Après neuf ans de déploiement au Mali, la France organise un retrait d’une partie de ses troupes. Un contingent s’apprêtant à quitter la dernière des trois bases dans l’extrême Nord du pays touché par l’insurrection et ravagé par la pauvreté.
Les troupes françaises ont été envoyées au Mali en 2013 par le président de l’époque, François Hollande, pour lutter contre les rebelles affiliés à Al-Qaïda ou à l’État islamique dans le Nord aride.
Paris a depuis déployé environ 5 100 soldats dans la région du Sahel, qui comprend le Mali, aidant à soutenir les gouvernements locaux et leurs forces mal équipées dans la lutte contre une insurrection islamiste toujours croissante qui a fait des milliers de morts.
Mais après avoir quitté les bases de Kidal et Tessal au Nord du Mali, les troupes françaises quittent Tombouctou.
« Nous formons les forces maliennes à tenir bon et à guider les appuis aériens avant qu’elles ne nous prennent le relais », a déclaré un commandant en charge du retrait à Tombouctou, capitaine Florian.
Autour de lui, on pouvait voir plusieurs dizaines de soldats emballer des cartons, démonter un panier de basket ou trier des fournitures médicales et des tentes.
Tout le matériel est acheminé vers le Sud par la route jusqu’à la base française de Gao.
« Tout est trié, étiqueté, puis soit détruit, soit réutilisé ici, soit renvoyé en France », explique le major Christelle, entouré d’amoncellements de lits de camp ainsi que de pièces détachées pour véhicules.
Le président français Emmanuel Macron a annoncé un retrait majeur des troupes françaises en juin et espère que d’autres forces de l’UE se mobiliseront pour soutenir ce qu’il considère comme une mission antiterroriste essentielle pour assurer la sécurité de l’Europe.
« Nous étions environ 5 000 soldats au Sahel à l’été 2021. Nous serons environ 3 000 à l’été 2022», a déclaré le général Laurent Michon, qui commande la mission militaire française au Sahel connue sous le nom de Barkhane.
De nouvelles réductions sont attendues d’ici 2023.
Le centre des opérations françaises sera désormais une zone particulièrement volatile et stratégique connue sous le nom des «trois frontières », où se rejoignent les frontières du Niger, du Mali et du Burkina Faso.
Les forces françaises ne patrouilleront plus que pour sécuriser les zones au sol, au lieu de se concentrer sur le soutien aérien aux soldats locaux et sur la réalisation de raids antiterroristes ciblés.
En septembre, Macron avait annoncé que les troupes françaises avaient tué le chef de l’État islamique dans le Grand Sahara (EIGS). Par ailleurs, le chef d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) aurait lui aussi été tué.