Suite à la sortie du Haut-Commissaire aux droits de l’Homme des Nations Unies, Volker Türk, dans un courrier rendu public, mardi 6 février, à Genève, critiquant la décision du Mali de déclarer persona non grata le directeur local de la Division des droits de l’Homme, Guillaume Ngefa–Atondoko Andali, qui a déjà quitté le pays, la réponse de Bamako n’a pas tardé. Et c’est le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, qui a transmis un courrier aux responsables onusiens pour justifier l’expulsion du Congolais.
Dans une lettre en date du 6 février dernier, le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme, Volker Türk, avait dit « sa consternation, sa vive protestation », estimant que « la doctrine de persona non grata ne s’applique pas juridiquement au personnel des Nations unies ».
Répliquant à cette injonction, Abdoulaye Diop, dans sa réponse transmise par courrier, hier mercredi, dit s’appuyer sur la Charte de l’ONU et l’accord entre le Mali et la Minusma, et indique que l’État peut à tout moment, sans motiver sa décision, supprimer l’accréditation d’un diplomate et que les membres de l’ONU doivent également respecter les lois et les règlements du pays.
Et selon le ministre des Affaires étrangères du Mali, le directeur de la Division des droits de l’Homme, Guillaume Ngefa, n’a pas rempli ses conditions. Suffisant pour Abdoulaye Diop, pour dire que la décision des autorités malienne est «fondée en droit ».
Le chef de la diplomatie malienne a également évoqué dans sa lettre « les agissements d’Aminata Dicko », vice-présidente de l’observatoire Kisal, dont la prise de parole au siège de l’ONU à New York, il y a plus d’une semaine, a provoqué la colère des autorités maliennes. Bamako reproche, justement, à Guillaume Ngefa d’avoir mis en avant Aminata Dicko
Abdoulaye précise, d’ailleurs, que «l’ONG de Mme Dicko n’est pas accréditée au Mali » et qu’à ce titre, « ses agissements constituent donc une violation de la loi ».
Ces mises au point faites, Abdoulaye Diop réitère la disponibilité du Mali à renforcer le dialogue avec le Haut-Commissariat aux droits de l’Homme des Nations Unies.
Pour rappel, Guillaume Ngefa était à la tête de la Division des droits de l’homme et protection de la Minusma depuis sa création en 2013. Une Division chargée d’enquêter sur les crimes commis par tous les acteurs présents au Mali. Dans le viseur des autorités maliennes depuis un certain temps, il avait déjà risqué une première expulsion, il y a six mois.