Plus de dix millions de Malgaches sont appelés mercredi à élire leur président. Ils devront départager les deux candidats Andry Rajoelina et Marc Ravalomanana, tous les deux ex-chefs d’Etat et frères ennemis depuis la crise sanglante de 2009.
Lors du premier tour, Andry Rajoelina est arrivé en tête avec 39,23% des suffrages, devant Marc Ravalomanana (35,35%), selon les chiffres publiés par la Haute Cour Constitutionnelle. Pas assez pour s’imposer dès le premier tour, où 50% des suffrages était requis.
Un autre ancien président, Hery Rajaonarimampianina, a été éliminé de la course lors du premier tour. Il est arrivé en troisième position, très loin derrière les qualifiés, avec seulement 8,82% des voix.
Pendant ces deux dernières semaines, le temps de la campagne électorale de ce second tour des présidentielles, les deux candidats Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina se sont échangés accusations de corruption, procès en incompétence et petites phrases assassines.
Pour rappel, Ravalomanana a été élu chef de l’État en 2002, mais il a été contraint à la démission sept ans plus tard par une série de violentes manifestations soutenues par Marc Rajoelina. Maire de la capitale Antananarivo, ce dernier avait alors été installé par l’armée à la tête d’une présidence de transition.
Les deux rivaux ont été interdits de candidature pour l’élection de 2013, dans le cadre d’un accord destiné à mettre un terme aux crises à répétition qui ont agité la Grande île depuis son indépendance en 1960. Cinq ans plus tard, les revoici face à face pour une explication politique finale.
Pour rallier les troupes de leurs concurrents du premier tour et, surtout, les abstentionnistes – 45,7% – les deux ex-présidents ont quadrillé de plus belle le pays dans leurs hélicoptères rutilants, « distribuant sans compter assurances et dons en tous genres dans un clientélisme totalement décomplexé… », écrit l’AFP.
Avec ses 25 millions d’habitants, Madagascar reste le seul pays africain qui, sans avoir connu la guerre, s’est appauvri depuis son indépendance. Les trois quarts de la population y vivent avec moins de deux euros par jour, selon la Banque mondiale.