Les Malgaches votent aujourd’hui pour le premier tour de l’élection présidentielle : 36 candidats sont en lice.

Les Malgaches sont appelés aux urnes mercredi pour le premier tour de la présidentielle. Trois anciens chefs de l’État y font figure de favori. Pour les observateurs, il s’agit d’un scrutin test pour cette île extrêmement pauvre coutumière des crises post-électorales.

Mercredi, 36 candidats sont en lice. Parmi eux, figurent quatre anciens présidents, plusieurs ex-Premiers ministres, deux pasteurs ou encore un chanteur très populaire. Mais la bataille se joue avant tout entre trois hommes, tous anciens présidents – Marc Ravalomanana (2002-2009), Andry Rajoelina (2009-2014) et Hery Rajaonarimampianina (2014-septembre 2018) -, selon les observateurs et un sondage interdit de parution à Madagascar fin septembre.

Madagascar figure au 155e rang sur 180 au classement de la perception de la corruption de Transparency International. Si aucun candidat n’obtient 50% des suffrages, un second tour est prévu le 19 décembre.

Dans l’un des pays les plus pauvres au monde, la priorité des électeurs se résume à l’accès à l’eau et l’électricité, la lutte contre le chômage et la lutte contre l’insécurité. L’enjeu de l’élection cette année est aussi de consolider la paix après les crises politico-militaires sanglantes de 2002 et 2009 et les tensions du printemps dernier autour de lois électorales contestées.

La présidentielle doit aussi permettre de “régler, par la voie des urnes, les comptes de 2009” entre les deux frères ennemis Ravalomanana et Rajoelina, interdits de se présenter en 2013, explique Mme Rabenarivo.

Après des semaines de violences sanglantes en 2009, le président Ravalomanana avait cédé le pouvoir à l’armée qui l’avait confié au tout jeune Rajoelina, maire de la capitale. Mais en début de cette année, les deux rivaux ont fait cause commune contre le régime Rajaonarimampianina, accusé de vouloir faire taire l’opposition.

Les manifestations ont fait deux morts et la fronde populaire qui a duré plusieurs semaines a débouché sur la formation d’un gouvernement d’union nationale, mettant fin à l’instabilité. Aujourd’hui, les principaux acteurs de cette crise se retrouvent en compétition pour la présidentielle.