Andiry Rajoelina ne peut plus être rattrapé par son adversaire, Marc Ravalomana

 

Avec 55% des voix, après décompte de 3 millions de bulletins de vote sur moins de 5 millions, l ‘ancien président Andiry Rajoelina ne peut plus être rattrapé par son adversaire, Marc Ravalomana qui est crédité de près de 45% des voix. Ces chiffres rendus publics par la commission électorale nationale indépendante(CENI) ne sont certes pas définitifs, mais indiquent une tendance lourde qui démontre que « l’affaire est pliée ».

Ainsi le duel du second tour, entre les deux ex-présidents et anciens rivaux et acteurs de la crise politique sanglante de 2009, tourne à l’avantage du plus jeune, Rajoelina qui avait aussi triomphé il y a 9 ans.

Il est vrai qu’à l’époque c’est l’Armée qui avait « tranché » en sa faveur en lui donnant le pouvoir pour un quinquennat. Cette fois-ci ce sont les urnes qui ont rendu un verdict démocratique. Les accusations de fraude lancées par les deux camps n’ont pas été étayées par des preuves solides. L’Union Africaine(UA) a félicité l’ensemble des acteurs politiques malgaches pour leur comportement responsable.

Ce scrutin présidentiel fera date dans l’histoire politique de la « grand Île » pour de nombreuses raisons : les 36 candidats qui étaient en lice ont subi des fortunes diverses et, pour la plupart ont été victimes du vote utile en faveur de Rajoelina et de Ravalomanan. La polarisation de l’électorat sur ce duel explique aussi la bérézina subie par le président en exercice Hery Rajaonarimampianina, éliminé dès le premier tour avec moins de 9% des voix.

La face à face télévisé entre les deux qualifiés du second tour va continuer de marquer les esprits, même si le débat fut musclé. Il a eu le mérite d’avoir eu lieu et d’avoir permis aux citoyens de juger. D’une certaine façon, ce scrutin a été aussi un exercice d’exorcisme pour faire « oublier » les dizaines de morts de 2009. Madagascar entre dans l’ère démocratique et plus rien ne devrait être comme avant dans ce pays où l’immense majorité de la population vit dans des conditions difficiles.

Le président élu, Rajoelina sait ce qui l’attend. Il avait déjà tenu les rênes du pouvoir, il est vrai, dans un contexte différent et difficile. Cette fois -ci, il ne doit rien à l’armée .il est le choix du peuple et doit devenir le président de tous les malgaches. Il n’aura plus l’excuse de la jeunesse ou celle de l’inexpérience. A lui de prouver qu’il est devenu un homme d’Etat et un leader capable de tenir ses promesses et de conduire Madagascar sur le chemin de l’émancipation économique et sociale.