Annoncé battu par Andiry Rajoelina, l’ancien président Marc Ravalomanana s’est adressé aux citoyens pour « dénoncer des fraudes « qui rendraient douteuse la crédibilité du second tour. Plus grave, il appelle ses partisans à se mobiliser et « à défendre leur vote ».
Cette sortie du candidat malheureux fait craindre le pire dans un pays où les violences électorales avaient fait des dizaines de morts en 2009. Déjà dans une confrontation entre Ravalomanan et Rajoelina.
Pourtant la quasi-totalité des observateurs nationaux et internationaux, y compris ceux de l’union européenne estiment que les anomalies constatées sont minimes et ne remettent pas en cause la sincérité du scrutin. La commission électorale indépendante(CENI) se dit prête au recomptage des bulletins uniques si nécessaire !
On le voit, Ravalomanana semble désespérer et refuse d’accepter le verdict des urnes qui lui est défavorable. Sa défaite lui est insupportable, lui qui s’était effacé en faveur de son nouveau vainqueur mis alors sur un piédestal par l’Armée. C’était en 2009. Il va falloir qu’il regarde la réalité en face et se soumette à l’implacable choix populaire.
Toutefois son attitude pourrait ternir son image encore davantage et pour très longtemps. Accepter un revers électoral n’est en rien humiliant et atteindre le deuxième tour est gratifiant. La preuve est faite que près de la moitié du corps électoral a voté pour lui .C’est dire qu’il est un acteur de premier plan dans le pays qui doit être respecté.
Mais tout dépend de lui : être fair-play et féliciter le vainqueur ou s’arc-bouter dans la posture du mauvais perdant et attiser la violence dans le pays. Pour le moment Ravalomanana penche du mauvais côté. La proposition de la CENI de recompter les bulletins devrait le satisfaire et l’aider à avaler l’amère pilule de l’échec électoral.