La Compagnie nationale de pétrole en Libye (NOC), a annoncé hier lundi, l’arrêt des opérations sur deux sites pétroliers majeurs, le terminal de Zouetina et le champ d’Al-Charara, après la fermeture de plusieurs autres installations en lien avec des protestations et des rivalités politiques.

Ces blocages surviennent au moment où la Libye est en proie à une grave crise institutionnelle, avec deux exécutifs rivaux. En février, le Parlement siégeant dans l’Est du pays a en effet désigné Fathi Bachagha comme nouveau chef de gouvernement. Mais celui-ci n’a toujours pas réussi à évincer l’exécutif en place à Tripoli, dirigé par Abdelhamid Dbeibah et qui refuse de remettre le pouvoir avant la tenue d’élections.

Considérés comme proches du camp de l’Est, les groupes qui bloquent les sites pétroliers réclament « une répartition équitable » des revenus et le transfert du pouvoir exécutif à Bachagha.

Dans un communiqué, la NOC a regretté « le début d’une douloureuse vague de fermetures » d’installations pétrolières, « alors que les prix du pétrole et du gaz flambent » sur les marchés internationaux sous l’impact de la guerre en Ukraine.

Après la « fermeture forcée » dimanche du champ d’Al-Fil (Sud), les employés travaillant dans les installations à Zouetina (Est), Mellitah (Nord-ouest), Al-Sarrir (Est) et Al Khaleej (Est), ont été « contraints à arrêter complètement et progressivement la production », selon la compagnie.

La production « sur les champs d’Abou Al-Tifl (Est), Al-Intissar (Est), Al-Nakhla (Est) », a également cessé dimanche de même que la production de gaz des usines affiliées à ces sites et au port de Zouetina, où « un groupe d’individus est entré de force pour contraindre les employés à cesser les opérations », a précisé la NOC.

Dans un tel contexte, la NOC « se voit contrainte de déclarer l’état de force majeure sur le port pétrolier de Zouetina », ainsi que sur tous les champs et usines associés à ce port « jusqu’à nouvel ordre », a déclaré le patron de la NOC, Mustafa Sanalla, cité dans le communiqué.

L’ « état de force majeure », permet une exonération de la responsabilité de la NOC en cas de non-respect des contrats de livraison de pétrole. La fermeture de Zouetina, l’un des quatre terminaux pétroliers de la région dite du « Croissant pétrolier » (Est), va priver la Libye de l’exportation de près d’un quart de sa production.