Une journée seulement après les menaces proférées par l’un des grands chefs de son armée, le maréchal Khalifa Haftar vient d’ordonner à ses troupes d’avancer vers Tripoli. Le gouvernement d’Union Nationale craint le pire.
Les craintes du gouvernement d’union nationale (GNA) se confirment. L’homme fort de l’est libyen, le maréchal Khalifa Haftar, a ordonné jeudi à ses forces « d’avancer » en direction de la capitale Tripoli, où siège le gouvernement. La nouvelle décision risque de plonger le pays dans de nouveaux affrontements militaires.
« L’heure a sonné », a déclaré le maréchal, ordonnant aux troupes qui lui sont loyales « d’avancer » sur Tripoli dans un message sonore diffusé ce jeudi sur la page Facebook du « bureau des médias » de l’ANL, promettant d’épargner les civils, les « institutions de l’État » et les ressortissants étrangers.
Mercredi, le général Ahmad al-Mesmari, porte-parole de l’ANL, avait, lui, annoncé la préparation d’une offensive pour « purger l’ouest » libyen « des terroristes et des mercenaires », sans identifier davantage ces cibles.
Du côté du GNA, le Premier ministre Fayez Al-Sarraj a donné mercredi soir l’ordre aux forces qui le soutiennent de se tenir prêtes pour « faire face à toute menace ». De puissants groupes armés de la ville de Misrata (ouest), loyaux au GNA, se sont dits jeudi « prêts (…) à stopper l’avancée maudite » des pro-Haftar. Dans un communiqué, ils ont demandé au chef du GNA, M. Al-Sarraj, de donner ses « ordres sans délai » aux commandants des forces dans la région ouest « pour affronter ce rebelle ».
Deux autorités se disputent depuis des années le pouvoir dans ce pays en proie au chaos : à l’ouest, le GNA, dirigé par Fayez Al-Sarraj, établi fin 2015 par un accord parrainé par l’ONU et basé à Tripoli. À l’est, une autorité rivale contrôlée par l’Armée nationale libyenne (ANL), autoproclamée par le maréchal Khalifa Haftar.