Dans un communiqué le gouvernement du Sénégal a condamné fermement la vente d’esclaves en Libye. À juste raison ! Cette pratique qui appartient à des époques révolues est un crime contre l’humanité.
C’est pourquoi le Sénégal interpelle l’ONU pour qu’elle diligente des enquêtes pour édifier la communauté des nations sur les tenants et les aboutissants de cette dérive outrancière qui exige une réponse ferme, rigoureuse et sans délai.
Les chemins tortueux de la migration de populations fragilisées par les guerres, le désarroi économique et social et la précarité sous toutes ses formes ouvrent les portes à tous les trafics crapuleux : drogue, armes, et maintenant esclavage moderne.
Le gouvernement du Sénégal et l’union africaine(UA) ont raison de dénoncer ce scandale pour solliciter la conscience universelle pour mobiliser l’humanité entière contre ce phénomène répugnant qui ne peut ni être toléré ni passé sous silence. Il est de la responsabilité des Etats démocratiques et civilisés de défendre les droits de l’homme à commencer par ceux inhérents à l’être humain en tant que tel, droits imprescriptibles et non négociables.
L’esclavage piétine ces droits spécifiques et abolit la frontière entre l’humain et la bête. En réalité ce sont ceux qui pratiquent l’esclavage qui répudient leur propre nature humaine en se transformant en animaux prédateurs. Il faut donc les traiter comme tels et les combattre avec détermination pour les empêcher de célébrer la barbarie.
L’Afrique qui a particulièrement souffert de l’esclavage pendant des siècles doit occuper les premiers rangs dans cette bataille. Il faut donc féliciter le gouvernement du président Macky Sall pour la promptitude de sa réaction qui va obliger la communauté internationale, dans sa totalité à parler d’une seule voix pour condamner et agir pour éradiquer cette nouvelle gangrène sortie du chaos libyen.
Le débat englobe aussi la situation ingérable qui règne en Libye, mais aussi en Somalie et dans d’autres régions du monde abandonnées aux hors-la-loi de tout acabit. En l‘absence de l’Etat de doit c’est la loi de la jungle qui s’applique avec ses ramifications maffieuses.
Mais l’esclavage moderne se pratique aussi dans bien d’autres pays « normalisés » qu’il urge d’identifier et de dénoncer. Les seules abolitions formelles ne suffisent pas. Il faut changer en profondeur les relations sociales en développant l’enseignement scolaire moderne. En faisant la promotion des valeurs démocratiques et en luttant farouchement contre l’obscurantisme sous toutes ses formes.
Les êtres humains sont tous d’égale dignité et méritent d’être respectés quelle que soit leur situation sociale et économique. Quelle que soit leur religion et/ou croyance. Quelle que soit leur couleur de peau.
La déclaration universelle des droits de l’homme doit être traduite en acte dans tous les pays du monde. Ce n’est hélas pas encore le cas. Le gouvernement du Sénégal a soulevé un débat de fond que l’ONU ne pas occulter.