Le président égyptien Al-Sissi menace d’intervenir militairement en Libye pour « contrecarrer l’influence croissante de la Turquie ».
C’est lors d’une déclaration à la télévision égyptienne le week-end dernier que le président égyptien a menacé d’engager son armée en Libye si l’ANL de Khalifa Haftar « devait être mise en difficulté » dans sa « lutte contre le terrorisme ».
Une annonce qui intervient alors que le maréchal Haftar essuie des revers sur le terrain, depuis que la Turquie a formalisé et renforcé son soutien militaire au camp rival du gouvernement d’Union nationale de Fayez al-Sarraj,
« Un affrontement direct entre la Turquie et l’Égypte sur le sol libyen – et plus seulement par procuration – compliquerait encore davantage le retour à la paix », redoute un diplomate, cité par RFI.
Selon les observateurs, l’Égypte se montre généralement réticente à engager son armée en dehors de ses frontières. Mais reste qu’à mesure que le maréchal Haftar perd du terrain ces dernières semaines, sa capacité à exercer un contrôle absolu sur l’est libyen s’effrite elle aussi.
Ce qui réactive aux yeux de l’Égypte le spectre d’une « déstabilisation sécuritaire à ses frontières », selon le chercheur Naji Abu Khalil, co-directeur du programme Libye de Noria Research, cité par RFI. Sans oublier la menace que représente l’influence turque en Libye « pour ses intérêts pétroliers et gaziers » dans le pays. Le tout « nourrit, explique le chercheur, une lutte d’influence idéologique très forte entre l’Égypte et la Turquie, perçue par le Caire comme le sponsor d’un islam politique » qu’elle combat.