Le Maréchal Haftar ne semble pas convaincu des termes de l’accord de cessez-le-feu

Moscou a accueilli depuis le 12 janvier 2020, une rencontre indirecte entre Fayez Al-Sarraj et son frère ennemi, le Maréchal Khalifa Haftar. La rencontre qui visait à faire signer un accord de cessez-le-feu entre les belligérants libyens a viré en échec. L’une des parties, représentée par le chef de LNA (Armée nationale libyenne) a quitté la capitale russe, sans avoir signé l’accord, minutieusement préparé par les médiateurs russes et turcs. Pourtant, un jour auparavant, le chef de l’Est libyen avait déclaré qu’il allait observer un cessez-le-feu, tout en mettant en garde, le président du Conseil du Gouvernement d’Entente nationale (GNA), Fayez Al-Sarraj contre toute attitude de belligérance.

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Les discussions avaient mal démarré, d’autant que le Maréchal Haftar a refusé de discuter face-à-face avec son interlocuteur Al-Sarraj, ce qui obligea Russes et Turcs à faire la navette entre les deux parties durant les 8 heures d’horloges qu’ont nécessité les négociations. Après avoir peaufiné un projet d’accord qui a été soumis à l’appréciation des négociateurs, Haftar a demandé et obtenu un délai de 48 heures, le temps de consulter ses partenaires, qui sont l’Arabie Saoudite, les Émirats arabes unis et la république arabe d’Égypte. Entre temps, la Russie et la Turquie se montraient optimistes quant à l’issue des pourparlers indirects.

Alors que toutes les caméras du monde s’étaient données rendez-vous à Moscou pour perpétuer une éventuelle poignée de main entre Al-Sarraj et Haftar, ce dernier a boudé la cérémonie de signature, estimant que l’un des médiateurs notamment la Turquie, ne pouvait être juge et partie.

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En effet, la Turquie avait déjà signé avec Al-Sarraj un accord permettant aux troupes d’Erdogan d’intervenir en Libye aux côtés des hommes d’Al-Sarraj. Cette perception n’a pas tardé à se vérifier, lorsqu’apprenant le refus de Haftar de signer l’accord, Recep Tayyip Erdogan a réagi de manière musclée en ces termes : « Nous n’hésiterons jamais à infliger au putschiste Haftar la leçon qu’il mérite, s’il poursuit ses attaques contre l’administration légitime et contre nos frères en Libye », menace-t-il.

Pour sauver la face d’une Europe qui semble exclue du jeu géopolitique, l’Allemagne a convoqué dimanche prochain, une conférence à Berlin, dédiée à la crise libyenne.

En tout état de cause, l’on imaginait déjà que toute médiation dans le conflit libyen qui n’intègre pas le poids des Émirats arabes unis et de l’Égypte dans ce dossier, pourrait difficilement déboucher sur une réussite.