Le HSC, basé à Tripoli, a son mot à dire sur les grandes questions politiques en vertu d’un accord politique de 2015 et a négocié avec le principal parlement libyen.
L’organe consultatif du Haut Conseil d’État (HSC) de Libye a remplacé son chef lors d’un vote télévisé hier dimanche, ajoutant une nouvelle incertitude à une impasse politique sur le contrôle du gouvernement et la voie vers les élections.
Le HSC, basé à Tripoli, a son mot à dire sur les grandes questions politiques en vertu d’un accord politique de 2015 et a négocié avec le principal parlement libyen, la Chambre des représentants, qui est basée dans l’est du pays.
Les membres du HSC ont choisi Mohammed Takala lors d’un second tour par 67 voix contre 62, évinçant Khaled al-Meshri qui dirigeait l’instance basée à Tripoli depuis 2018. Meshri a félicité Takala pour sa victoire.
Le HSC et le HoR ont négocié la voie des élections sous la pression de l’ONU, mais ils ont tous deux cherché à remplacer le gouvernement intérimaire à Tripoli avant tout vote national.
Le Premier ministre Abdulhamid al-Dbeibah, considéré comme un rival politique à la fois de Meshri et de la porte-parole de la HoR Aguila Saleh, a déclaré qu’il ne céderait ses fonctions qu’après une élection et l’année dernière, il a repoussé de brefs efforts armés pour le renverser.
Il n’était pas immédiatement clair comment l’élection de Takala aurait un impact sur les pourparlers du HSC avec la HoR sur les règles électorales, ou sur les efforts des deux organes pour remplacer Dbeibah.
La diplomatie internationale s’est longtemps concentrée sur les élections présidentielles et parlementaires en tant qu’élément essentiel de toute solution durable au conflit libyen, la HoR et le HSC étant désormais confrontés à de grandes questions sur leur légitimité.
La HoR a été élue pour un mandat de quatre ans en 2014, mais le parlement précédent, qui avait été élu en 2012, et la Cour suprême ont rejeté la légitimité du vote alors que les factions orientale et occidentale se sont séparées dans un nouveau cycle de guerre civile.
La Libye a connu peu de paix ou de stabilité depuis un soulèvement soutenu par l’OTAN en 2011, mais des combats majeurs se sont interrompus depuis un cessez-le-feu en 2020 lorsqu’un processus soutenu par l’ONU a poussé à de nouvelles élections sous le gouvernement intérimaire d’unité nationale de Dbeibah.
Le HSC et la HoR ont initialement approuvé Dbeibah, mais ils n’ont pas pu s’entendre sur les règles d’une élection et le vote prévu a été annulé peu de temps avant qu’il ne se tienne fin 2021. Ils ont depuis rejeté le mandat de Dbeibah, faisant pression pour un nouveau gouvernement intérimaire.
Les efforts diplomatiques de l’ONU ont continué à pousser les organes à convenir des règles pour une élection, mais de nombreux Libyens pensent que la HoR et le HSC ont peu d’intérêt à organiser un vote qui les pousserait tous les deux à quitter leurs fonctions.