Mieux vaut tard que jamais : l’ONU a enfin dénoncé les accords entre l’Union européenne et les autorités libyennes qui consacrent « la sous-traitance des flux migratoires » qui constituent un casse-tête pour Bruxelles.
Les enquêteurs de l’ONU ont constaté, sur place, les conditions dégradantes que subissent les migrants retenus dans des centres en Libye. Le minimum du respect dû à un être humain n’est pas garanti : Viols, harcèlements en tous genres sont les souffrances qui leur sont infligées quotidiennement.
Face à cette situation scandaleuse, une seule solution s’impose à savoir la fermeture de ces centres de la honte. Et la prise en charge des migrants sur le sol européen car la Libye déstructurée actuelle n’offre aucune garantie pour les accueillir de manière décente.
Au chaos politique les Européens ajoutent un naufrage humanitaire pour se laver les mains de la question migratoire dont les causes sont certes diverses mais impliquent ceux qui ont fait tomber les régimes Saddam Hussein et Khadafi sans penser à la suite. Les Européens ont une responsabilité historique à assumer, tout comme les Américains. Les migrants sont des hommes en détresse qu’il faut secourir, non parqués dans des camps comme des animaux.
Il y a aussi l’impératif d’agir pour établir l’autorité de l’Etat démocratique en Libye car, par delà la question migratoire, il y a le sort de tout un peuple qui est en jeu. Le chaos libyen favorise toutes les actions criminelles y compris celles des trafiquants de drogue, d’êtres humains, d’armes etc.
L’Europe ne sera pas épargnée même si elle érige des barrières tout le long de la Méditerranée pour endiguer le flux migratoire. Les terroristes qui ont déjà frappé en France et en Angleterre sont une menace externe et interne. Ils profitent de toutes les situations troubles pour recruter des criminels. L’enfer de la migration peut paver le chemin du radicalisme comme on l’a déjà constaté.
Et puis il y a le respect des droits de l’homme qui est un impératif catégorique. Migrants ou pas, pauvres ou riches tous les êtres humains sont d’égale dignité. Si la crise migratoire avait concerné des blancs ; elle aurait été résolue depuis longtemps.
Il est temps de faire tomber les masques et de dénoncer le racisme qui est aussi à l’œuvre dans cette volonté européenne de fermer ses frontières aux migrants du Sud. Pourtant l’Europe vieillissante a besoin de bras et de sang neuf.
Mme Merkel avait accepté un million de réfugiés en Allemagne et a osé faire face aux conséquences politiques. Elle a obtenu un quatrième mandat dans la douleur. Mais elle l’a eu. Comme quoi le leadership politique exige le courage d’assumer et d’avoir une vision. Les migrants sont l’avenir de l’Europe.