Depuis son arrivée au pouvoir en mai dernier, le président français, Emmanuel Macron a multiplié les maladresses envers l’Afrique. En effet, après ses déclarations sur le taux de fécondité dans le continent, le Chef de l’Etat Français a choisi cette fois d’intervenir dans le règlement d’une crise dont le dossier est déjà sur la table des responsables africains. N’informant aucun de ses partenaires, ni africains ni européens d’ailleurs, le Président Français a initié une rencontre hier aux environs de Paris entre le Premier ministre libyen Faiez Sarraj, soutenu par les Nations unies, et son rival le maréchal Khalifa Hafter, l’homme fort de l’Est libyen.
Une initiative qui aura eu plus de crédibilité et de meilleurs résultats si les responsables français avaient eu meilleure connaissance des spécificités de ce pays africain et des avancées réalisées par les médiateurs africains pour mettre fin à ce conflit qui dure depuis plusieurs années. En effet, avec cette nouvelle rencontre initiée par la France, la Libye se retrouve à nouveau au point de départ avec des déclarations de cessez-le-feu et des solutions intermédiaires. Pour rappel, des déclarations semblables avaient été déjà formulées par les responsables libyens réunis sous l’égide de l’Union Africaine.
Pour plusieurs spécialistes des questions africaines, l’initiative française devait, dès le départ, inclure les responsables africains proches du dossier. En effet, le président Congolais, Denis Sassou-N’Guesso en sa qualité de président du comité de haut niveau de l’UA pour la Libye avait déjà rencontré toutes les parties impliquées dans ce conflit. Connaissant la nature tribale de la Libye, le président. Sassou N’Guesso s’était entretenu également avec les chefs des tribus libyennes. Proposant une série de mesures pour une sortie de crise rapide le Chef d’Etat Congolais est l’une des personnalités incontournables pour remettre de l’ordre dans un pays où l’ingérence occidentale a causé bien des dégâts.
Pour rappel, le président Denis Sassou-N’Guesso a joué de grands rôles dans la résolution de plusieurs crises africaines et ce depuis les années 80. Médiateur international reconnu et respecté le chef d’Etat Congolais avait pris part aux négociations de paix des années 80 mettant fin à la guerre en Angola, à l’Apartheid en Afrique du Sud et ayant conduit à l’indépendance de la Namibie et à libération de Nelson Mandela.