Le match présidentiel retour entre George Weah et le vétéran Joseph  Boakai  ,a tourné à l’avantage de ce dernier, qui prend sa revanche sur le seul Ballon d’Or africain.

Weah avait  battu Boakai ,lors de la dernière présidentielle libérienne.

Cette fois-ci, il s’est incliné et permet au vétéran d’égaliser.

Ce qu’il faut retenir du scrutin ,c’est la paix qui a prévalu ,dans ce pays marqué au fer rouge de la guerre civile et des exactions sanglantes de Charles Taylor, notamment ,qui a été jugé et condamné par la CPI ,à 50 ans de prison.

Il faut donc se féliciter de l’organisation des élections dont le résultat a été accepté par le vaincu, Weah, qui a reconnu sa défaite.

L’ex-footballeur est un joueur fair-play qui a, par son geste, désamorcé la tension sociale ,si l’on peut dire.

C’est ainsi une alternance démocratique qui est célébrée au Libéria ,un pays qui en avait besoin, pour consacrer définitivement ,un climat politique apaisé.

Si Weah a échoué dans sa tentative d’arracher un deuxième mandat, c’est bien parce que son bilan n’est pas reluisant.

L’homme reconverti en politique, n’a pas su convaincre, en tant que chef de l’Etat.

Il n’a pas marqué les esprits par des succès majeurs, notamment dans la lutte capitale contre la pauvreté et aussi contre la corruption qui est un cancer national, dans ce pays. Comme dans beaucoup d’autres dans le monde.

D’ailleurs le vétéran Joseph  Boakai qui affiche 78 ans au compteur et qui a été 12 ans vice-président, est bien placé pour diagnostiquer le mal.

Sa victoire étriquée : 50,64% des voix ,lui permettra-t-il  d’agir en profondeur ?

Rien n’est moins sûr !

Surnommé « Joe le dormeur »,du fait de sa tendance à s’assoupir, lors des réunions publiques, le septuagénaire a un mandat de 6 ans (donc jusqu’à l’âge de 84 ans », pour « sauver le pays »,comme il l’a promis, dans sa campagne électorale.

Aura-t-il la force et la lucidité ,pour travailler, au moins 12 heures ,par jour, en tant que chef d’Etat ?

Le vétéran, après avoir savouré sa victoire, devra  faire face à ce défi physique, pour exercer le pouvoir, de manière efficace.

Quant à Weah ,il a le choix ,entre raccrocher les crampons politiques  ou continuer ,comme chef de l’opposition.

Il est encore relativement jeune ,à 57 ans.

Il a bien encaissé sa défaite ,l’a acceptée et a félicité son tombeur.

C’est un bon départ …pour continuer à courir derrière le ballon perdu.