La commission électorale du Libéria a annoncé que le deuxième tour de l’élection présidentielle est fixée au 26 décembre. Ainsi l’ex-star du football Georges Weah affrontera le vice-président Joseph Boaki.
La cour suprême avait suspendu le calendrier électoral pour examiner un recours déposé par le candidat arrivé troisième, Charles Burmskine. Finalement le recours a été rejeté.
Mais depuis le premier tour tenu le 10 octobre il s’est passé beaucoup de temps. Et le deuxième tour va avoir lieu plus deux mois après le premier. Ce n’est pas normal et l’élan démocratique en prend un coup. C’est Weah qui est lésé dans cette affaire lui qui était dans une dynamique de victoire qui a été stoppée.
A-t-il les moyens de remobiliser ses troupes et de ré-enclencher sa campagne ? La réponse à la question sera apportée sur le terrain, si on ose dire. Quoiqu’il en soit le processus électoral tel qu’il s’est déroulé pose problème.
Le Libéria n’avait pas besoin de cela pour continuer à panser ses plaies et renforcer sa stabilité après la sanglante guerre civile qui l’avait dévasté.
Les deux mandats de Mme Ellen Johnson Sirleaf(qui a reçu le Prix Nobel de la paix) ont permis de ramener calme et confiance au sein de la société. Mais beaucoup reste à faire pour véritablement enraciner la démocratie dans le pays. Et l’épisode du deuxième tour suspendu puis programmé, plus de deux mois après le premier sème le doute dans les esprits.
C’est pour quoi les observateurs nationaux et internationaux doivent être très vigilants dans leur surveillance de la nouvelle campagne qui s’ouvre. Car celle-ci va être décisive et mérite une attention particulière.
Le Libéria est à la croisée des chemins et pourrait franchir un pas de géant démocratique si ce deuxième tour se passe de manière transparente et permet que le choix de la majorité s’impose démocratiquement.