Le seul ballon d’or FIFA africain, Georges Weah a de grandes chances de remporter la présidentielle du 10 octobre dans son pays.
Après un échec honorable en 2005(il avait obtenu plus de 40% des voix) et une défaite en 2011 en tant que candidat à la vice-présidence, « Mister Georges » semble en mesure de s’imposer cette fois. Il a eu le temps d’apprendre et de structurer son parti pour proposer le changement aux libériens. Et il pourrait transformer un nouveau pénalty, politique cette fois, car sa candidature sort du lot par rapport à ses 19 concurrents.
Il y a aussi que Mme Eleen Johnson Sirleaf, la présidente sortante a tout de même déçu après deux mandats de 5 ans chacun. Certes la paix s’est consolidée et l’épidémie dévastatrice d’EBOLA éradiquée mais la pauvreté reste endémique et la situation sociale globale très préoccupante. Ex-employée de la Banque mondiale, Mme Johnson n’a pas fait décoller son pays. Loin de là. D’ailleurs la Banque mondiale et le FMI n’ont ni fait décoller ni développer aucun pays. Leurs recettes économiques ne sont pas pertinentes si on les analyse dans cette perspective.
On comprend alors que les pays du Sud se tournent de plus en plus vers l’option chinoise qui, elle marche ; même si Pékin fait aussi du capitalisme pur et dur. C’est dire que, cette fois le « manque d’expérience » de Weah ne sera plus un argument solide. L’homme a eu 12 ans pour apprendre sur le terrain et, en tant que sénateur depuis 2014.
La question est de savoir s’il a fait le bon choix en la personne de Jiwel Taylor(comme candidate vice-présidente), ex-épouse du tristement célèbre Charles Taylor condamné à 50 ans de prison pour crimes contre l’humanité par la CPI ? Evidemment l’ex-épouse n’est pas coupable des crimes de son ex-mari mais les adversaires de Weah ne vont pas se gêner.
Le certain est que le Libéria a besoin de changement pour mettre en valeur son potentiel économique qui n’est pas négligeable. Ce pays fondé par des Américains(sur le plan officiel et administratif) est, avec l’Ethiopie, resté indépendant depuis. Il est donc sans passé colonial à proprement parler. Même si les noirs américains qui s’y étaient implantés ont eu des comportements de colons par rapport aux populations autochtones. C’est une réalité socio-politique du Libéria qui demeure et que la démocratisation effective est entrain de balayer.
Weah est donc en pole position mais rien n’est encore joué. Il vient de faire une tournée dans les pays voisins du Libéria et a été relativement bien accueilli. C’est un bon signe.