William Ruto prête serment ce mardi pour devenir officiellement le cinquième président du Kenya, après plusieurs semaines de controverses qui ont suivi une élection serrée. 

Une vingtaine de chefs d’Etats sont attendus pour la cérémonie d’investiture qui se tient au stade Kasarani, le plus grand de la capitale Nairobi (60.000 places). Selon la Constitution, le président doit prêter serment avant 14H00 heures locales (11H00 GMT). Cette cérémonie met fin à près d’une décennie de présidence d’Uhuru Kenyatta, élu président en 2013 et réélu en 2017, qui ne pouvait briguer de troisième mandat.

Le 5 septembre, près d’un mois après l’élection présidentielle du 9 août, la Cour suprême a validé à l’unanimité la victoire du vice-président sortant devant Raila Odinga, figure historique de la politique kényane de 77 ans qui avait dénoncé des « fraudes ».

William Ruto, 55 ans, a devancé Odinga, soutenu par le chef de l’Etat sortant Uhuru Kenyatta et son puissant parti, d’environ 233.000 voix sur un total de 14 millions de votes. L’arrivée de William Ruto à State House, le palais présidentiel, était scrutée de près par la communauté internationale, qui considère le Kenya comme un havre de stabilité démocratique et une locomotive économique dans la région tourmentée de la Corne de l’Afrique.

Les observateurs indépendants ont loué la bonne tenue de l’élection qui, malgré un scrutin serré et contesté, n’a pas donné lieu à des violences, comme a pu connaître le pays par le passé.

Le président sortant Kenyatta a évoqué une transition « en douceur ».

Les deux hommes, en conflit depuis plusieurs années, se sont serrés la main lundi devant les caméras lors d’une entrevue au palais présidentiel. M. Kenyatta a ensuite « chaleureusement félicité » son successeur.

Son élection validée par la Cour suprême, William Ruto a appelé à l’unité, tendant une « main fraternelle » à ses opposants. « Nous ne sommes pas des ennemis, nous sommes tous des Kényans », a-t-il déclaré dans un discours.