L’Ethiopie a annoncé avoir commencé à exporter de l’électricité au Kenya dans le cadre d’un accord sur 25 ans entre les deux pays, neuf mois après le démarrage partiel par Addis Abeba d’un mégabarrage controversé.
« C’est un projet clé qui contribue à transformer les relations diplomatiques » entre Addis Abeba et Nairobi, a commenté vendredi sur Twitter l’ambassadeur de l’Ethiopie au Kenya Bacha Debele.
L’autorité kenyanne de régulation de l’énergie, a confirmé avoir commencé jeudi à importer de l’électricité d’Ethiopie. « Nous allons importer 300 mégawatts ces trois prochaines années », a déclaré Daniel Kiptoo son directeur général cité dans la presse locale. Selon lui, le Kenya a signé un accord pour acheter de l’électricité à l’Ethiopie pendant 25 ans.
La ligne électrique entre les deux pays a une capacité de 2.000 mégawatts et a coûté 500 millions de dollars, a assuré la compagnie d’électricité éthiopienne Ethiopian Electric Power (EEP). Selon EEP, l’Ethiopie vend déjà de l’électricité au Soudan.
Cette annonce intervient alors qu’Addis Abeba a lancé le 20 février 2022 la production d’électricité d’un mégabarrage contesté en cours de construction sur le Nil bleu. Situé à une trentaine de kilomètres du Soudan, le Grand barrage de la Renaissance (Gerd) est long de 1,8 kilomètre et haut de 145 mètres.
En août, l’Ethiopie avait annoncé avoir achevé une nouvelle phase du remplissage du réservoir, en dépit des protestations du Soudan et de l’Egypte, inquiets en aval pour leur approvisionnement en eau. La puissance annoncée à terme du barrage est de plus de 5.000 mégawatts (MW).
Le Nil Bleu, qui prend sa source en Ethiopie, rejoint le Nil Blanc à Khartoum pour former le Nil qui traverse le Soudan et l’Egypte avant de se jeter en Méditerranée. Selon EEP, l’Ethiopie vend déjà de l’électricité au Soudan.