Les élections présidentielles organisées le 8 août au Kenya, ont pris une tournure dangereuse. Selon des sources locales, la tension montait ce mercredi dans le pays où l’opposition rejette en bloc les résultats provisoires des élections. Et c’est l’opposant Raila Odinga qui mène la fronde cette fois en déclarant les présidentielles manipulées par un piratage informatique accordant une avance confortable au président sortant Uhuru Kenyatta.

Jusqu’à cette heure, les derniers résultats, rendus publics par la Commission électorale (IEBC), font état d’un score en faveur de M. Kenyatta de 54,35% des suffrages, contre 44,78% pour Raila Odinga, sur un total de 14,4 millions de votes comptabilisés. Toutefois, ces résultats provisoires doivent encore être validés sur la foi des procès-verbaux des bureaux de vote.

Pendant ce temps, la police nationale fait face à plusieurs manifestations dans les fiefs de l’opposition notamment à Nairobi. Des sources médiatiques ont rapporté que plusieurs grandes lacrymogènes ont été tirées par la police en direction des manifestants dans la journée d’hier.

De son coté, Raila Odinga multiplie les sorties médiatiques pour critiquer les résultats. “Il s’agit d’une fraude d’une gravité monumentale, il n’y a pas eu d’élection”, a-t-il souligné ce mercredi. S’expliquant davantage sur le déroulement des élections, l’opposant a affirmé que « des pirates informatiques ont manipulé l’élection à l’avantage du président sortant en prenant le contrôle du système de comptage des voix grâce aux codes d’accès d’un responsable informatique de la Commission électorale assassiné un peu plus d’une semaine auparavant ».

Selon la presse locale, les rues de Nairobi étaient anormalement calmes en cette matinée du mercredi. « La police anti-émeute a été déployée dans plusieurs bidonvilles de la capitale, est intervenue à Mathare et Huruma, dans le nord-est de la ville, notamment en tirant des coups de semonce vers le ciel » toujours selon les médias locaux.

Pour rappel, candidat pour la quatrième fois à la présidentielle, M. Odinga avait crié à la fraude en 2007 à l’annonce de la réélection du président Mwai Kibaki. Le Kenya avait alors plongé dans deux mois de violences politico-ethniques et de répression policière ayant fait 1.100 morts et plus de 600.000 déplacés.