La coalition d’opposition guinéenne, réunissant des partis politiques et des mouvements de la société civile, a reporté d’une semaine sa « marche pacifique » dans la capitale Conakry. Objectif : donner une chance à une médiation religieuse qui tente de rétablir un dialogue politique pour éviter la confrontation dans la rue.

Les « Forces vives de Guinée » ont annoncé le report in extremis mercredi soir dans un communiqué, à la veille d’une « marche pacifique » prévue le 9 mars dans la banlieue de Conakry dans un pays sous haute tension entre pouvoir et opposition, un an et demie après le coup d’Etat contre le président Alpha Condé et l’accession au pouvoir du colonel Mamadi Doumbouya à la tête du Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD).

 

Le pouvoir interdit toute manifestation alors que l’opposition demande la levée de cette interdiction ainsi que l’arrêt des poursuites judiciaires contre les opposants.

 

Réunissant partis politiques et mouvements de la société civile, la coalition des Forces Vives de Guinée (FVG) de l’opposition justifie son report de dernière minute par la médiation religieuse à l’œuvre et ainsi « donner toutes les chances de réussite aux démarches menées par l’équipe du ministre Secrétaire général des Affaires religieuses (gouvernement) et l’imam de la Grande Mosquée de Conakry » dans ce pays à 85% musulman et pour le reste chrétien et animiste.

 

Cette mission est particulièrement délicate alors que le dialogue semblait réduit à néant. La précédente manifestation des Forces Vives de Guinée, le 16 février, avait donné lieu à des heurts faisant trois morts.

 

Notons que le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD) a prévu de rendre le pouvoir aux civils à l’issue d’une période de deux ans à partir de janvier 2023.

Officiellement dissous par les autorités guinéennes, le Front National de Défense de la Constitution (FNDC) qui était autrefois le fer de lance de lutte contre le troisième mandat du président Alpha Condé, est farouchement opposé au pouvoir du régime du CNRD. Trois de ses dirigeants sont emprisonnés.

 

Le mouvement a déposé plainte devant la justice française en septembre 2022 pour la répression meurtrière de manifestations anti-junte, puis devant la justice guinéenne en février 2023.