Le Chef du gouvernement guinéen, Mohamed Béavogui, a soumis sa feuille de route au Chef de la junte, le Colonel Mamadi Doumbouya. Mais elle ne contient aucune date pour les prochaines élections dans le pays, ni même de durée précise de la Transition.
La feuille de route ainsi déclinée par le Premier ministre comprend cinq axes majeurs, dont la rectification institutionnelle, le cadre macroéconomique et financier, le cadre légal et la gouvernance.
Toutefois, elle ne mentionne aucune date pour les prochaines élections en Guinée et n’indique pas la durée de la Transition.
Le gouvernement guinéen a plutôt mentionné dans son programme la formation du Conseil national de la transition, la rédaction de la nouvelle constitution et la mise en place de l’organe de gestion des élections.
Le programme décline ensuite une série de scrutins à tenir (élections locale, présidentielle et législative). Mais aucune échéance n’est précisée.
Au sein de la classe politique, l’annonce de cette feuille de route est diversement appréciée. Si certains leaders politiques apprécient qu’il y ait au moins une feuille de route, d’autres regrettent l’absence de chronogramme de la Transition, notamment des annonces claires sur la date des élections, la révision du fichier électoral et surtout la durée de la Transition.
Lors de leur dernier sommet, il y a près de deux semaines, à Abuja, au Nigeria, les dirigeants des Etats membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), avaient déclaré être « très préoccupés par le fait que plus de trois mois après le coup d’État, un chronogramme (calendrier), pour le retour à l’ordre constitutionnel n’a toujours pas été publié ».
Aussi, avaient-ils insisté « sur la nécessité de respecter le délai de six mois précédemment décidé (par la CEDEAO) pour la tenue des élections » et avaient demandé aux nouvelles autorités « de soumettre rapidement un calendrier en ce sens ».
Ils avaient, ainsi, maintenu la suspension de la Guinée des organes de la CEDEAO, ainsi que les sanctions individuelles infligées aux membres de la junte.