La junte ne sera plus épargnée en Guinée. En effet, 58 partis politiques, dont l’UFDG de Cellou Dalein Diallo et l’UFR de Sidya Touré, ont signé une déclaration pour dénoncer des dysfonctionnements qui « entravent la conduite réussie de la transition », selon eux. Ils pointent du doigt l’absence d’actes concrets de la part des militaires, allant dans le sens d’un retour rapide à l’ordre constitutionnel.
Le collectif, ainsi mis en place, a formulé plusieurs griefs contre la junte, notamment le manque d’inclusion et de dialogue et « les violations répétées » de la Charte de la transition. Il s’agit principalement de la volonté du CNRD de conférer au Parlement de la transition, le pouvoir de choisir la durée de la transition, alors que, pour le collectif, ce débat doit se tenir entre « les forces vives de la nation et le CNRD », comme le stipule la Charte.
Dans le même temps, les 58 partis politiques exigent la publication de la liste complète des membres du CNRD pour identifier ceux qui dirigent la Guinée. Ils dénoncent également la campagne de récupération des domaines de l’État, qui, ont-ils dit, est conduite de manière « discriminatoire, violente et en dehors de toute règle et procédure ».
Par ailleurs, Ils réclament la création d’une juridiction indépendante pour traiter les crimes de sang, relevant qu’aucune information judiciaire n’a été ouverte en marge du coup d’État du 5 septembre dernier, alors que des dizaines de personnes ont été tuées, selon plusieurs sources.
Sous ce rapport, note la déclaration, les partis signataires « se réservent le droit d’user de tous les moyens légaux, y compris les manifestations pacifiques dans les rues et sur les places publiques. Ils appellent le peuple à se tenir prêt à répondre, le cas échéant, aux mots d’ordre qui seront lancés à cet effet ».
Le Collectif rappelle que « seules des institutions, issues d’élections libres et transparentes, auront la puissance de la légalité et de la légitimité pour engager les réformes nécessaires ».
A signaler que le RPG ne figure pas dans ce Collectif. Le parti du président déchu Alpha Condé, affirme qu’il n’a pas été associé à la démarche et ne compte pas y participer. Toutefois, l’ancien parti au pouvoir reconnait des points de convergence concernant les critiques adressées au CNRD, notamment sur l’importance du dialogue et sur le chronogramme.
Ce parti prévoit, de son côté, mettre en place une grande coalition prochainement pour « harmoniser les positions sur la transition », selon des responsables de cette formation politique.