Il l’avait annoncé lors d’un entretien accordé à France 24 et RFI, diffusé samedi dernier. Le président de la Guinée-Bissau, Umaru Cissoco Embaló a joint l’acte à la parole et s’est rendu, hier mercredi 20 octobre à Conakry, où il a été reçu par le nouveau président, le colonel Mamady Doumbouya. Une visite d’amitié que le chef d’Etat bissau-guinéen met dans le cadre du rapprochement entre les deux pays.

Après plusieurs années de brouille, c’est l’heure du dégel entre Bissau et Conakry. C’est tout le sens de la visite que le chef de l’Etat de la Guinée-Bissau a rendue à son homologue de Conakry, le nouveau président Mamady Doumbouya.

Umaru Cissoco Embalo n’a jamais caché les relations tendues qu’il entretenait avec l’ancien homme fort de Conakry, Alpha Condé, dont il s’était ouvertement opposé à sa candidature à un troisième mandat.

C’est la seconde visite officielle d’un chef d’Etat en Guinée, après celle du président de la Sierra Leone, Julius Maada Bio, effectuée il y a près de deux semaines à Conakry.

Malgré les sanctions de la Cédéao à l’encontre de la Guinée, le président de la Guinée-Bissau a été accueilli, hier, par Mamady Doumbouyadans la capitale guinéenne et des membres de missions diplomatiques accréditées en Guinée. Les deux hommes ont ensuite eu un tête-à-tête au palais Mohamed V, à Kaloum, Conakry.

Une visite d’amitié, de travail et de rapprochement entre les deux pays, selon le chef de l’Etat bissau-guinéen, qui se défend,toutefois, de cautionner le coup d’Etat qui a consacré la chute d’Alpha Condé, le 5 septembre dernier.

« Je suis un démocrate. Malgré le fait qu’Alpha et moi, nous ne nous aimons pas, je ne peux pas soutenir un putsch », confiait, en effet, Embalo à RFI.

Le président bissau-guinéen avait également vigoureusement dénoncé la décision unilatérale de l’ancien président Alpha Condé de fermer les frontières avec son pays, le Sénégal et la Sierra Leone au lendemain de son élection à un troisième mandat contesté.

Il n’avait pas apprécié, non plus, la médiation d’Alpha Condé en Guinée-Bissau en 2017 pour le compte de la Cédéao et l’avait accuséd’avoir défendu son adversaire de l’époque.

Néanmoins, Umaru Cissoco Embalo affirmeavoir été l’un des premiers dirigeants à parler au téléphone au colonel Doumbouya, pour lui transmettre le message du président congolais,Denis Sassou-Nguesso, qui se proposait d’accueillir Alpha Condé à Brazzaville après sa chute.

Mais pour l’heure, le président de la Transition guinéenne n’a pris aucune décision concernant l’ex chef d’Etat, toujours maintenu en détention par la junte, malgré les injonctions de la communauté internationale pour sa libération immédiate.