De nouvelles heurtes ont éclaté entre manifestants et forces de l’ordre en Guinée (photo archives)

La Guinée renoue avec les violences. Le pays a vécu une journée sanglante, hier mardi, marquée de violentes manifestations contre les coupures intempestives d’électricité et les mesures de confinement en raison du Covid-19. Entre les villes de Kamsar, Dubreka et Coyah, au moins 6 personnes ont été tuées. Une situation explosive qui a poussé le Président Alpha Condé à limoger son ministre de l’Energie, Cheikh Taliby Sylla dans la soirée.

Le Président guinéen, Alpha Condé, a pris, hier mardi, un décret lu à la Radio Télévision Guinéenne (RTG), mettant fin aux fonctions du ministre de l’Energie, Cheick Taliby Sylla. Le Secrétaire Général du ministère de l’Energie est chargé d’assurer l’intérim, selon le décret. Un limogeage qui intervient, alors que la Guinée est secouée par une crise de l’électricité ; plusieurs villes du pays étant plongées dans le noir depuis quelques jours. Une situation devenue insupportable pour les populations, qui ont manifesté dans la journée d’hier, provocant une violente répression des forces de l’ordre.

Des émeutes anti-délestage ont ainsi éclaté dans la ville industrielle de Kamsar, faisant un mort et plusieurs dégâts matériels, selon Africa Guinée. Des installations de la Compagnie des Bauxites de Guinée (CBG), ont été vandalisées, provoquant des coupures d’eau dans la cité et certains quartiers environnants. Le domicile du maire de la ville a été également incendié, indique la même source.

Cellou Dalein Diallo condamne

Des violences ont aussi opposé les forces de l’ordre aux populations dans la Préfecture de Dubreka, précisément à Kaléma, entre le kilomètre 5 et Kagbelen, un village de la commune urbaine de Dubreka , où un jeune motard a été tabassé à mort par les forces de l’ordre.

A Coyah, à l’entrée de Conakry, d’autres manifestants exigeaient la levée d’un barrage à Friaguiadi, mis en place pour confiner la localité dans le cadre de la lutte contre le Covid-19 qui se propage en Guinée. Mais la répression policière a causé au moins 4 morts, avant que les forces de l’ordre ne se décident à déplacer le barrage.

Une des figures de l’opposition guinéenne, Cellou Dalein Diallo, leader de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), a vivement condamné ces violences, affirmant que : « seul le départ de l’actuel président Alpha Condé peut mettre fin au carnage », dans un communiqué.
«Décidément, rien ne peut arrêter la main meurtrière de Alpha Condé. Ni la pandémie, ni le mois saint de Ramadan, ni l’extrême pauvreté qui assaille son peuple, rien ne le retient. Il continue de faire arrêter, séquestrer et tuer, à bout portant et sans motif, ses compatriotes. Ce mardi, ce sont 7 citoyens dont 1 à Kamsar, 1 à Dubréka et 5 à Coyah,qui sont tombés sous les balles des forces de l’ordre», a-t-il ajouté.