L’ancien ministre chargé de la Sécurité présidentielle, Claude Pivi, était encore à la barre, hier mardi, au 25ème jour d’audience dans le procès du massacre du 28 septembre 2009 au stade de Conakry. Il a accusé Aboubacar Diakité, dit « Toumba », d’avoir été au stade. Le colonel affirme également que l’ancien Aide de camp du président Dadis Camara était le Commandant du régiment de commandos.
Il est à la barre depuis la semaine dernière. Claude Pivi est le huitième prévenu sur les onze accusés dans le cadre de ce procès du massacre du stade du 28 septembre, à Conakry.
Lors de sa comparution, le colonel, vétéran des guerres civiles au Liberia et en Sierra Leone, a chargé l’ancien Aide de camp du chef de la junte, « Toumba » Diakité. Il a déclaré que ce dernier était le Commandant du fameux régiment de commandos. Et quand le Procureur lui demande pourquoi il ne l’avait pas arrêté, ainsi que Marcel Guilavogui, il répond : « J’étais prêt à les arrêter, mais le président avait demandé de laisser passer. Il y a une enquête qui vient, donc chacun n’a qu’à rester calme ».
Selon Claude Pivi, en effet, Moussa Dadis Camara aurait préféré laisser la commission d’enquête internationale faire son travail.
Alors que des parties civiles l’accusent d’avoir été au stade et le citent pour les faits de meurtres, pillages et viols, Claude Pivi dément et affirme avoir préféré « aller rendre compte au président et lui demander » ce qu’il fallait faire, alors que les exactions se déroulaient au stade. Plaidant non coupable des faits qui lui sont reprochés, Pivi a demandé au Procureur de le confronter aux parties civiles qui l’accusent. « S’ils sont là, qu’ils viennent aux confrontations », s’est-il emporté.
La veille, il avait accusé Toumba Diakité d’être le Commandant du régiment de commandos. Ce que le principal concerné a nié à la barre, affirmant que son grade de lieutenant au moment des faits ne lui permettait pas d’être Commandant d’une telle unité.
Mais Me Antoine Pépé Lamah, le conseil de Moussa Dadis Camara a réitéré ces accusations, exhibant devant le tribunal un document signé de Toumba Diakité en sa qualité de Commandant de ce régiment pour l’affectation de 26 caporaux à cette unité. Une pièce qui a d’ailleurs été versée dans le dossier. Mais les conseils de Toumba Diakité ont tout de suite répliqué, affirmant que ce document est un faux.
Trois prévenus n’ont pas encore comparu dans le cadre de ce procès, dont l’ancien président Moussa Dadis Camara. Celui qui est sans doute le plus attendu.