L’opposition guinéenne ne reconnait pas les résultats des élections

Le verdict du procès d’Oumar Sylla, alias Foniké Mengué, responsable de la mobilisation et des actions du FNDC, attendu, hier jeudi 14 janvier 2021, a été renvoyé au 28 janvier prochain, a annoncé la Présidente du Tribunal de Première instance de Mafanco. La veille, au TPI de Dixinn, Souleymane Condé et Youssouf Dioubaté, deux autres opposants au troisième mandat d’Alpha Condé, ont été condamnés à un an d’emprisonnement ferme et 20 millions de francs guinéens d’amende chacun.

La Présidente du tribunal, madame Djéinabou Doghol Diallo, a annoncé, hier jeudi, le renvoi du délibéré, au 28 janvier 2021, du procès de Foniké Mengué, activiste et membre de la société civile, opposé au 3ème mandat du président Alpha Condé. Une décision qui révolte et inquiète maître Salifou Béavogui, membre du Collectif des avocats de la défense.

« J’ai une réaction de déception et d’angoisse. Parce que pour un dossier aussi simple, un dossier aussi vide, on n’a pas besoin de tout ça. Ce dossier aurait même dû être pris en citation directe. Mais pour compliquer la situation, pour continuer à le mettre en prison, on a pris ce dossier en information. On l’a orienté devant un juge d’instruction où il a passé quatre mois banalement. Difficilement, un procès a pu avoir lieu », a déclaré à la presse, Me Salifou Béavogui, membre du Collectif des avocats de la défense à sa sortie d’audience, dans des propos rapportés par guinématin.

« La décision devait être rendue aujourd’hui. Et ça ne pouvait être que sa remise en liberté parce que les faits ne sont pas établis. Mais, c’est finalement le doute qui s’installe. Est-ce que le tribunal sera libre dans cette affaire ? Nous nous posons ces questions. Malheureusement, notre client retourne en prison pour deux semaines encore. C’est révoltant et inquiétant pour nous», a ajouté l’avocat.

Arrêté depuis le mois de septembre dernier et détenu sans jugement, Foniké Mengué est poursuivi pour attroupement illégal et trouble à l’ordre public, entre autres. Il avait entamé une grève de la faim pendant deux semaines pour exiger son jugement.

Condé et Dioubaté, même sort

La veille, au Tribunal de première instance de Dixinn, Souleymane Condé, leader du mouvement politique “Diversité Républicaine de Guinée ” (DRG) et Youssouf Dioubaté, deux autres opposants au troisième mandat d’Alpha Condé, qui ont déjà passé quatre mois de détention à la maison centrale de Conakry, ont été condamnés à un an d’emprisonnement ferme et 20 millions de francs guinéens d’amende chacun.

 La Présidente du tribunal, M’ballou Keïta, les a reconnus coupables des faits de “production, diffusion et mise à disposition d’autrui des données de nature à troubler l’ordre et la sécurité publics”. La Défense a annoncé qu’elle fera appel de cette décision.

Plusieurs responsables de l’opposition guinéenne avaient été arrêtés après les manifestations meurtrières qui avaient suivi la réélection d’Alpha Condé à un troisième mandat, à l’issue du scrutin du 18 octobre dernier. Trois parmi eux sont décédés en détention, dont le dernier en date est Roger Bamba, membre de la cellule de communication de l’UFDG, le parti de Cellou Dalein Diallo. Il est mort lors de son transfert à l’hôpital Ignace Deen, le 17 décembre dernier.