Le collectif, qui conteste depuis des mois la candidature du président Alpha Condé à un 3ème mandat en Guinée, s’est fracturé à l’approche de la présidentielle. Le collectif a annoncé la mise à l’écart d’un de ses chefs qui a fait le choix de participer au scrutin plutôt que de le boycotter.
Le Front national de défense de la Constitution (FNDC), collectif de partis, de syndicats et d’organisations de la société civile, minimise la cassure. Il parle de « retrait volontaire » de Cellou Dalein Diallo, l’un de ses principaux dirigeants, ainsi que des autres responsables de partis au sein du FNDC ayant décidé de concourir au scrutin du 18 octobre, présenté par le Front comme dénué de légitimité.
Exclusion ou retrait, c’est en tout cas un évènement susceptible de changer la donne avant une élection jugée à risques, tant la contestation a été vive depuis un an. Il survient à l’approche de l’ultime ligne droite, le jour même où la Cour constitutionnelle a validé 12 des 13 candidatures déposées, dont celle de M. Condé et de M. Diallo, qui passe pour son principal challenger.
La Guinée vit depuis des mois au rythme des tensions politiques meurtrières. Le FNDC a fait descendre depuis mi-octobre 2019 des milliers de Guinéens dans la rue pour faire barrage à un troisième mandat de Condé. La contestation a donné lieu à des heurts et été plusieurs fois durement réprimée.
Des dizaines de civils ont été tués. Dans une déclaration publiée mercredi, le FNDC parle de 93 morts et de centaines de personnes blessées et emprisonnées. En déclarant dimanche se lancer dans la course présidentielle, l’ancien Premier ministre (2004-2006) Cellou Dalein Diallo a mis à mal la cohésion de la contestation.
Comme le FNDC, Diallo avait boycotté en mars les législatives et le référendum constitutionnel qui a préparé le terrain à la candidature de M. Condé. Il y a perdu son siège de député et le statut de chef de l’opposition parlementaire. Mais, arrivé en tête du premier tour de la présidentielle de 2010 et battu au second par M. Condé, il s’annonce comme le futur finaliste du scrutin face au chef de l’Etat sortant.