Le leader de l’UFDG (union des forces démocratiques de Guinée), Cellou Dalein Diallo va affronter Alpha Condé lors de la présidentielle du 18 octobre. Ainsi en a décidé son parti hier soir. C’est un choix réaliste car le boycott est une option sans lendemain car Alpha Condé ne va pas reculer, et comme avec les élections législatives, ne se gênera pas pour bourrer les urnes.

Il est vrai aussi qu’une candidature de Dalein, à elle seule, ne changera pas les choses, comme ses deux précédentes candidatures l’ont démontré. A chaque fois Condé lui a volé l’élection, la première fois avec la complicité de la communauté internationale qui a fermé les yeux sur la forfaiture de Condé, avant de l’avaliser.  C’est en fait le précédent du hold up électoral de 2010 (Diallo a eu plus de 43% des voix au premier tour face à Condé qui n’avait que 18%) qui a renforcé Condé dans sa volonté d’asseoir un régime dictatorial.

Convaincu qu’il ne courait aucun risque face à la communauté internationale. En ce qui concerne la population guinéenne, il arrive toujours à passer en force avec le soutien de l’armée « ethnicisée » même si il faut toujours passer sur les cadavres de dizaines de citoyens. Il en sera de même cette fois-ci encore et tout le monde voit la tragédie se nouer.

La candidature de Diallo c’est bien, mais il faut agir maintenant pour « forcer » la communauté internationale à s’intéresser à la Guinée. Même en ces temps de pandémie de covid 19 qui mobilise l’attention de tous les Etats. Le défi est de taille et Condé le sait qui n’avance plus masqué.

Il va essayer de profiter de la moindre fissure au sein de l’opposition et la candidature de Diallo pourrait  secouer l’unité du FNDC (front national pour la défense de la constitution) qui milite aveuglément pour un boycott de la présidentielle du 18 octobre. L’expérience et le réalisme politiques doivent dessiller les yeux des membres du FNDC.

Alpha Condé va tout faire pour passer en force si une force, au moins, aussi puissante que la sienne ne s’y oppose. L’incontournable rapport de forces  va trancher le débat politique sur le terrain et l’opposition a besoin de tous ses membres. Si et seulement l’ambition de vaincre la dictature anime les uns et les autres pour que triomphe la démocratie qui, seule, permet, un combat politique pouvant accoucher d’un régime accepté par l’immense majorité des populations.

A 82 ans Condé est toujours un tigre en papier qui  prospère sur les divisions de ses adversaires, la corruption des militaires et les bas instincts ethnicistes d’une partie des populations qu’il manipule.

La confrontation politique en cours est un test majeur, un défi redoutable que les citoyens et patriotes guinéens doivent relever .Par une mobilisation générale dont le seul objectif est de vaincre le dictateur Condé et il faut d’ores et déjà saisir la CPI pour qu‘elle enquête sur ses crimes. Cela va le faire réfléchir.