Leader de l’opposition guinéenne, Cellou Dalein Diallo est face à un dilemme. Le chef de l’Union des Forces démocratiques de Guinée, (UFDG), doit choisir entre se présenter aux prochaines élections présidentielles ou se conformer à la volonté du Front national pour la défense de la Constitution, (FNDC), Plateforme de l’opposition et de la société civile, contestant un éventuel troisième mandat du Président Alpha Condé, qui exclut toute candidature d’un de ses membres à l’élection d’octobre prochain. Dalein Diallo a jusqu’au lundi 31 août pour indiquer au FNDC, s’il sera candidat ou pas.

L’éventuelle candidature de Cellou Dalein Diallo à la prochaine élection présidentielle devient une question complexe au sein du FNDC. En effet, pour la Plateforme qui réunit société civile et opposants politiques, tous les membres doivent être pleinement engagés contre un éventuel 3e mandat du Président Alpha Condé. Le FNDC qui exige l’annulation du référendum du 22 mars dernier, conteste également l’ensemble du processus électoral. « Par conséquent, tout candidat à la Présidentielle est automatiquement exclu du FNDC », indique, à cet effet, un militant de cette plateforme sur RFI.

Ainsi, la volonté de Cellou Dalein Diallo, principal soutien du FNDC, de se présenter au prochain scrutin Présidentiel, est perçue comme un acte de dissidence au sein de cette plateforme.  « Notre combat repose sur la rue, or Cellou et son parti mobilisent beaucoup. Son exclusion du FNDC porterait un coup dur au mouvement », reconnaît, toutefois, un opposant. 

Mais en attendant, Dalein Diallo multiplie les consultations au sein de son parti. L’UFDG a, d’ailleurs, démarré des « consultations » auprès de ses représentations en Guinée et à l’étranger, indique encore RFI. Une question centrale aux allures de sondage est posée : « Le parti doit-il participer à la présidentielle » ? Le dépouillement de ce vote interne est prévu en fin de semaine. Mais déjà, les militants et sympathisants du parti sont très divisés sur le sujet. 

Vers un nouveau boycott de l’opposition ?

Pour rappel, les partis politiques ont jusqu’au 8 septembre pour déposer le dossier de leur candidat à la Présidentielle auprès du Greffe de la Cour Constitutionnelle. 

Toutefois, cette position affichée du FNDC pourrait déboucher sur un boycott de la prochaine Présidentielle, si la Plateforme de l’opposition ne gagne pas la bataille de la rue qu’elle compte mener. Le FNDC qui avait déjà refusé de prendre part au dernier Référendum, mais n’avait pas pu empêcher sa tenue, malgré plusieurs manifestations qui avaient causé des dizaines de morts en Guinée.

Par ailleurs, Un éventuel boycott de la prochaine Présidentielle par l’opposition, serait une voie royale pour une réélection de l’actuel chef de l’Etat guinéen. Alpha Condé, (81 ans), qui a déjà été investi par son parti pour cette élection, et qui n’a toujours pas officialisé sa candidature. 

Alors que la Constitution guinéenne limite le nombre de mandats présidentiels à 2, les partisans du Président soutiennent que le dernier Référendum a remis tous les compteurs à zéro pour les joutes d’octobre prochain.