Hier mercredi 28 septembre 2022 était un jour historique en Guinée. En effet, treize ans après, jour pour jour, le procès du massacre du 28 septembre 2009, s’ouvrait dans une salle construite pour l’occasion dans l’enceinte de la Cour d’appel de Conakry. Le premier du genre, contre la violation des droits de l’homme organisé dans le pays. Mais à peine ouvert, le procès a été renvoyé au 4 octobre prochain, à la demande des avocats.
Une vingtaine d’avocats pour la partie civile et autant pour la défense se faisaient face, hier, un peu après 15 heures, au moment de l’ouverture du procès du massacre du 28 septembre 2009.
La salle flambant neuve du tribunal de Conakry, conçue spécialement pour l’évènement est pleine à craquer.
L’ancien président Moussa Dadis Camara et ses 10 co-accusés, tous placés en détention provisoire, sont tous là. Son ancien chef de camp Toumba Diakité, l’ancien chef de la sécurité présidentielle Claude Pivi, l’ancien ministre de la Santé, Abdoulaye Cherif Diaby, Moussa Tiegboro Camara, Chargé de la lutte contre le trafic de drogue à l’époque, entre autres.
Les parties civiles et des dizaines de caméras de télévision sont aussi présentes pour immortaliser l’évènement. Les prévenus sont appelés un à un à la barre pour décliner leur identité, y compris Moussa Dadis Camara. Le président rappelle à l’ancien chef d’Etat et à ses co-accusés les faits qui leur sont reprochés. Coups, blessures et violence volontaire au stade, pillage de marchandises, incendie de magasins, enlèvement, torture, séquestration de manifestants, entre autres.
La Cour expose les évènements du massacre : meurtres par arme à feu, par arme blanche de manifestants pacifiques, viols, enlèvements, tortures, ou encore refus d’accorder des soins aux blessés. Le tribunal rappelle dans les détails les faits du massacre du 28 septembre 2009, en lisant l’ordonnance de renvoi.
En effet, pour une fois, les avocats des deux parties sont unanimes. Ils ont demandé collégialement plus de temps pour préparer le dossier. Ce qui rejoint l’avis de plusieurs observateurs qui pensent qu’il y a un peu de précipitation dans l’organisation de ce procès, voulu par l’actuel chef de la junte militaire en Guinée, Mamady Doumbouya. La date du mardi 4 octobre a été retenue pour la reprise du procès.