Les putschistes guinéens ont choisi un diplomate international, Mohamed Beavogui, au poste de Premier ministre de la Transition.

L’homme avait été pressenti pour diriger un gouvernement, pendant la Présidence de Lansana Conté, mais sa candidature n’avait pas été retenue.

Cette fois ,il s’impose comme une personnalité compétente et potentiellement consensuelle.

La majorité relative peule, figure de proue de l’opposition ,avec l’UFDG (Union des forces démocratiques de Guinée), de Cellou Dalein Diallo, devrait apprécier le choix des militaires, car Mohamed Beavogui est un neveu  du célèbre Diallo Telli, ancien Secrétaire général de l’OUA ,victime du régime du dictateur Sékou Touré.

Béavogui est donc peul par sa mère, qui est la sœur ainée de Diallo Telli.

Cette appartenance ethnique, même métissée, est importante en Guinée, pays où, plus de 60 ans de dictature ont érigé des barrières politiciennes entre les différentes communautés ethniques.

Les Peuls ont été ciblés, notamment par Sékou Touré et Alpha Condé de manière violente  et brutale.

Tout gouvernement qui chercherait à poser des actes de réconciliation nationale ,doit impérativement  agir pour rassurer la communauté peule qui est majoritaire dans le pays.

La réalité dessinant les couleurs d’un arc-en-ciel ,métissé dont se revendiquait Alpha Condé, pour faire illusion ,lui qui a ostracisé, harassé les Peuls.

Béavogui a cependant une tâche herculéenne à accomplir pour former un gouvernement équilibré ,avec des ressources humaines de qualité, représentant toutes les couches sociales ,avec des « dosages ethniques »,de genre, la présence des militaires ,de la société civile et de la Diaspora.

Son immense carrière diplomatique est un atout, mais pourrait aussi être un handicap, pour quelqu’un resté longtemps en dehors du pays.

Formé  en Guinée, en URSS et aux USA ,il est ingénieur et diplômé d’Etudes politiques.

Il a eu à gérer des budgets importants (de plusieurs centaines de millions de dollars) et donc ,devrait pouvoir  tirer son épingle du jeu, sur ce plan.

Mais, pour agir efficacement, il faut savoir, quel est le temps imparti à l’équipe gouvernementale.

La junte  doit maintenant annoncer la durée de la transition, ou    charger le CNT de le faire.

Peut-être attend-elle  la formation du gouvernement ?