Le colonel Mamady Doumbouya a réaffirmé, hier mardi, qu’il quittera le pouvoir à l’issue de la transition, en fin 2024. Le chef de la junte militaire en Guinée l’a réitéré lors du lancement de la rédaction de la nouvelle Constitution, un an et demi après le coup d’Etat du 5 septembre 2021 qui a renversé le président Alpha Condé.

« Nous allons organiser bien sûr la transition, mais nous ne ferons pas partie de l’après-transition. Pour nous, c’est clair et ça doit l’être », a déclaré le colonel Doumbouya, mardi, à l’ouverture d’un colloque organisé au Palais du peuple à Conakry, siège du Parlement de transition.

Le chef de la junte militaire en Guinée a assuré qu’après sa rédaction, « c’est le peuple de Guinée dans son entièreté qui adoptera la Constitution par référendum ».

Devant des membres du Parlement de transition et des magistrats guinéens et étrangers, Mamady Doumbouya a ajouté qu’il est « important que la Constitution ne soit pas faite sur mesure pour un parti politique ou une personne politique parce que nous-mêmes, nous ne ferons pas partie de la mesure ».

La junte au pouvoir en Guinée a pris l’engagement auprès des Etats ouest-africains à rendre le pouvoir aux civils au bout de deux ans, à compter du 1er janvier 2023.

Selon des magistrats interrogés par l’Agence France Presse, le processus de rédaction de la nouvelle Constitution doit prendre fin avant la fin de l’année 2023.

Le colonel Mamady Doumbouya a pris le pouvoir par la force le 5 septembre 2021 et s’est fait investir président.

Selon des propos rapportés le 9 février par le porte-parole du gouvernement, Ousmane Gaoual Diallo, après un Conseil des ministres, il a déjà assuré qu’il « ne passera pas un jour de plus à l’issue des 24 mois de la transition. Il a donné sa parole au peuple de Guinée ». Un engagement qu’il avait déjà pris lors de son dernier discours du Nouvel an.

La junte en Guinée s’est engagée à céder le pouvoir à des civils élus au terme d’une période au cours de laquelle elle dit vouloir mener de profondes réformes. Mais le fossé s’est creusé entre les militaires au pouvoir et les grands partis du pays qui refusent le dialogue avec les nouvelles autorités.

Plusieurs leaders politiques, notamment ceux de l’ancien régime d’Alpha Condé, dont l’ancien Premier ministre Kassory Fofana, sont actuellement emprisonnés, accusés de détournements, de corruption et d’enrichissement illicite. D’autres qui étaient dans l’opposition ne sont pas épargnés, non plus.

Le principal opposant à l’ancien président, Cellou Dalein Diallo est actuellement en exil au Sénégal après l’ouverture d’une information judiciaire contre lui. Il est notamment accusé de détournement dans le cadre de la liquidation de la société Air Guinée.

La junte militaire a également interdit toute manifestation en Guinée depuis 2022.