Le colonel Mamadi Doumbouya n’a pas caché sa déception aux opérateurs miniers, les deux géants Winning Consortium Simandou et Rio Tinto Simfer, impliqués dans l’exploitation du gisement de fer du mont Simandou dans l’extrême Sud-est du pays, estimé à plusieurs milliards de tonnes. Au cours d’une audience au palais présidentiel, vendredi dernier, il a rappelé aux géants miniers leur obligation dans l’exécution de ce projet.
Au mois de mars dernier, un accord-cadre tripartite avait été signé entre les différents partenaires. Mais depuis, l’entente tarde à se matérialiser. Ce qui motive le mécontentement du colonel Mamadi Doumbouya, qui n’a pas hésité à l’exprimer aux chefs d’entreprises minières opérant dans le gisement minier du Simandou.
« Depuis le 25 mars 2022, nous étions convenus d’un certain nombre d’engagements en signant l’accord-cadre pour le co-développement du projet Simandou. Depuis, nous constatons un décalage entre votre vision de la mise en œuvre des termes de l’accord-cadre et nos attentes. Cette situation est non seulement regrettable, mais surtout inacceptable pour l’État guinéen », a martelé Mamadi Doumbouya à ses hôtes.
Le chef de la junte guinéenne a rappelé aux responsables des deux géants miniers que « la Guinée nourrit de grandes attentes en termes de retombées économiques de ces projets », réaffirmant que « la question du respect du contenu local est pour moi primordial et non négociable ».
Mamadi Doumbouya a fixé un délai de 14 jours aux entreprises pour la création de l’accord entreprise chargé de l’exploitation de Simandou.
« Compte tenu de l’ampleur du projet, il faut des efforts conjugués de tous pour y arriver. Un comité a été mis en place, avec lequel nous allons mettre en œuvre l’ensemble des instructions du chef de l’État », a pour sa part, déclaré le porte-parole des partenaires de la Guinée dans le projet, Fadi Wazni, cité par RFI.
Selon plusieurs experts, en effet, la réalisation de ce projet pourrait donner une sacrée bouffée d’oxygène à l’économie du pays. Les réserves en fer sont estimées à plus de 4 milliards de tonnes.