Pas moins de 63 partis politiques dont l’UFDG de Cellou Dalein Diallo et l’UFR de Sidya Touré, ont signé un document pour exiger de la junte au pouvoir en Guinée plus de clarté et de transparence dans la gestion des affaires publiques. Ils exigent aussi la nomination d’un Médiateur international, pour faciliter le dialogue entre le CNRD, le gouvernement et les partis politiques afin de passer le cap de la transition.
« Nous avons demandé la mise en place d’un cadre de dialogue consensuel, politique, où nos partenaires techniques et financiers doivent participer, mais aussi la présence d’un Facilitateur international, qui soit sous la direction de la Cédéao, mais aussi de l’Union africaine et des Nations unies. Ce Facilitateur va aider à cadrer le dialogue entre nous les partis politiques, mais aussi le gouvernement et le CNRD, dont la liste (les membres) n’est jusqu’à présent pas connue », a, en effet, déclaré Saikou Yaya Barry, Secrétaire exécutif de l’UFR, l’un des porte-paroles de la coalition des partis politiques sur RFI.
Dans une interview accordée dernièrement au journal français LE Point, le leader de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), Cellou Dalein Diallo, s’était également inquiété que la junte au pouvoir n’ait toujours pas fixé une durée pour la transition. Il avait également fustigé la mise à l’écart de la classe politique dans la gestion de la transition, le harcèlement de certains leaders politiques et l’absence de dialogue.
« Six mois après (le coup d’Etat), nous sommes plutôt déçus car, jusqu’à présent, nous n’avons pas de visibilité. On ne sait pas quand la transition va prendre fin. Aucune date n’a été donnée par la junte, qui a exclu la classe politique de la gestion de cette transition. Nous avons réclamé un dialogue politique pour définir ensemble le contenu de la transition, sa durée, le statut de l’organe de gestion des élections, comment disposer d’un fichier qui reflète fidèlement le corps électoral guinéen, mais nous ne sommes pas écoutés », avait déploré Cellou Dalein Diallo.
L’ancien Premier ministre avait aussi évoqué la nécessité d’un dialogue entre la junte et les acteurs politiques et émis le souhait qu’un Facilitateur de la Cédéao, de l’Union africaine ou des Nations unies, soit désigné pour aider les parties prenantes à s’entendre.
« Nous avons fait une déclaration signée par 58 partis. On a d’abord constaté qu’il y avait des risques de déviation de cette transition, notamment une instrumentalisation de la justice par des tentatives d’élimination, d’exclusion de leaders politiques, soit dans la campagne de récupération de biens publics, soit dans les actions de la Cour pour la répression des crimes économiques et financiers. On sent qu’il y a parfois une volonté de harceler des leaders politiques qui ont sans doute des capacités de mobilisation reconnues et un poids électoral suffisant pour être des acteurs majeurs de la compétition si elle a lieu », avait-il ajouté.