Le leader de l’opposition guinéenne, Cellou Dalein Diallo

Les partis qui avaient soutenu la candidature de Cellou Dalein Diallo lors de la dernière élection présidentielle ont franchi un nouveau pas, en mettant en place une alliance politique, hier jeudi, à Conakry. Mais quelques heures après la signature de cet accord, en fin d’après-midi, deux des responsables ont été arrêtés par la police.

Hier à Conakry, la Coalition électorale formée lors de la dernière élection présidentielle, l’Alliance nationale pour l’alternance et la démocratie (Anad), s’est muée en alliance politique. En effet, les représentants d’une vingtaine de partis ont acté un accord pour se retrouver autour du leader de l’opposition, Cellou Dalein Diallo, en fin de matinée.

« Nous avons découvert que nous étions animés de la même détermination pour contribuer à l’installation d’une démocratie apaisée et d’un véritable État de droit dans notre pays. Et donc, on a décidé de transformer cette alliance électorale en alliance politique pour faire face, justement, à ce gouvernement qui a envie de museler complètement l’opposition et de faire taire toutes les voix discordantes », a déclaré l’un des responsables sur RFI.

Toutefois, quelques heures après, en fin d’après-midi, deux membres de cette nouvelle coalition ont été arrêtés par la police. Il s’agit de Bogola Haba, responsable de la communication de l’Anad, et Thierno Yaya Diallo, le président de Guinée moderne. Plus tard dans la nuit, ce dernier a été libéré, mais Bogola Haba est toujours entre les mains de la police.

Le porte-parole du gouvernement, Tibou Camara a indiqué que « l’autre personne s’est livrée à des déclarations appelant à la désobéissance civile et à l’insurrection. On ne peut pas admettre dans une démocratie qu’on demande à faire partir un président de la République. Et je pense qu’il est tout à fait normal que les services de sécurité interpellent la personne concernée pour qu’elle s’en explique ».

 

« C’est un malade qui est entre les mains de la police »

Selon les médias guinéens, Bogola Haba a été auditionné dans la soirée à la Direction centrale de la police judiciaire, en présence de ses avocats. Au sortir de la DCPJ, Me Salifou Béavogui a informé des faits reprochés à son client et a mis en garde les autorités sur son état de santé.

« Notre client est poursuivi pour entre autres : atteinte aux intérêts de la nation, offense au chef de l’État, trouble à l’ordre public et plusieurs autresaccusations. C’est un chapelet d’infractions qu’on lui reproche », a déclaré l’avocat.

Toutefois, prévient-il, « ce qu’il faut relever de très important, c’est que M. Haba ne mérite pas d’aller en prison pour deux raisons : premièrement, il bénéficie de la présomption d’innocence. Et deuxièmement, il est opéré deux fois du cœur, et en Guinée et à DakarIl doit toujours être dans un milieu aéré. Il souffre de complications pulmonaires ». L’avocat ajoute : « C’est un malade qui est entre les mains de la police ».

De son côté, Le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), a condamné ces interpellations qu’il perçoit comme une façon d’instaurer la peur chez les Guinéens.