L’opposition guinéenne a appelé mercredi à des manifestations à partir de fin septembre contre un éventuel troisième mandat du président sortant Alpha Condé, candidat à sa propre succession le 18 octobre malgré des mois de contestation meurtrière.
« Notre mouvement citoyen appelle les populations de Conakry et ses alentours à une série de marches pacifiques qui débutent le mardi 29 septembre 2020 pour exiger le départ de M. Alpha Condé », a déclaré Abdourahmane Sano, un dirigeant du collectif qui mobilise depuis des mois contre un éventuel troisième mandat de Condé, 82 ans, élu en 2010 puis réélu en 2015.
Ce collectif, le Front national de défense de la Constitution (FNDC), « invite le peuple de Guinée à se mobiliser massivement », a-t-il dit, cité par l’AFP. Il s’agit de « faire barrage au coup d’Etat de M. Alpha Condé dont la seule ambition aujourd’hui est de rester au pouvoir à vie », a-t-il dit, qualifiant le président sortant de « dictateur ».
Le FNDC a fait descendre des milliers de Guinéens dans la rue depuis octobre 2019 pour faire barrage à Alpha Condé. La contestation a donné lieu à des heurts et a été plusieurs fois sévèrement réprimée. Des dizaines de civils ont été tués.
Quelques heures avant l’annonce des nouvelles marches du FNDC, le président a prolongé d’un mois l’état d’urgence sanitaire instauré en mars en raison du covid-19 et les nouvelles marches du FNDC risquent donc d’être déclarées illégales.
Les défenseurs des droits humains et l’opposition ont accusé les autorités de se servir de la pandémie comme prétexte pour faire taire la contestation.