Le SG de l’ONU, Antonio Guterres

Dans un communiqué publié, hier lundi, le Bureau des droits de l’homme des Nations Unies, a exigé des autorités de la transition en Guinée, la levée de l’interdiction des manifestations publiques. Par ailleurs, l’organisation se dit inquiète de la mesure prise récemment par la junte militaire au pouvoir dans la récupération des biens publics de l’Etat.

Le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme, a estimé que ces mesures violent les normes et standards internationaux en matière de droits de l’homme et constituent un recul sur la voie du renforcement de la démocratie et de l’État de droit.

« Les mesures annoncées pour restreindre les rassemblements publics et les manifestations ne sont pas conformes aux principes de nécessité et de proportionnalité », a, en effet, déclaré Seif Magango, Porte-parole du Bureau Afrique du HCDH, dans un communiqué.

Le 13 mai dernier, le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD), avait annoncé l’interdiction de « toutes manifestations sur la voie publique, de nature à compromettre la quiétude sociale et l’exécution correcte des activités contenues dans le chronogramme jusqu’aux périodes de campagne électorale ».

La junte militaire au pouvoir avait ainsi ordonné « aux partis politiques et aux acteurs sociaux d’organiser toutes formes de manifestations politiques uniquement au sein de leurs sièges ».

Une décision qui intervenait deux jours après l’annonce de la fixation de la durée de la transition à 36 mois par le CNT.

Les services de la Haute-Commissaire Michelle Bachelet, ont ainsi demandé aux militaires au pouvoir en Guinée de rétablir sans délai le droit à la liberté de réunion pacifique.

« Nous notons que cette décision intervient à un moment où les acteurs politiques et la société civile du pays ont exprimé leur mécontentement après l’annonce des autorités militaires sur la période de transition en cours, qui durerait 36 mois », souligne, à cet effet, le Porte-parole du Haut-Commissariat.

L’ONU s’inquiète de la mesure de récupération des biens immobiliers de l’Etat

Ainsi, le HCDH demande aux autorités de transition d’assurer une protection réelle et significative de l’espace démocratique, en faisant « respecter les droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique ». Des droits essentiels au « maintien d’une société inclusive, pacifique et résiliente », selon L’ONU.

Dans le même temps, le HCDH a marqué son inquiétude concernant la mesure prise récemment par la junte militaire relative à la récupération des biens immobiliers de l’Etat. L’ONU souligne, en effet, que ces démolitions de propriétés privées à Conakry, Siguiri et Nzérékoré ont lieu, alors que « des recours étaient encore en instance devant les tribunaux ».

Toutefois, l’Organisation des nations unies a dit sa disponibilité à soutenir les autorités guinéennes pour « une transition réussie et respectueuse des droits de l’homme et pour progresser vers le retour à l’ordre constitutionnel ».