Les neuf opposants au régime militaire en Guinée, arrêtés lors des dernières manifestations du Front national de défense de la constitution (FNDC), le 20 octobre dernier, ont été placés sous contrôle judiciaire, hier jeudi. Cela, après deux jours d’audition à la Direction centrale des investigations judiciaires de la gendarmerie nationale.
Les neuf opposants à la junte militaire en Guinée, dont Mamadou Sylla, le président de l’UDG et Fodé Oussou Fofana, le vice-président de l’UFDG ont donc été libérés et placés sous contrôle judiciaire. Ils doivent, désormais, se présenter tous les vendredis au TPI de cette juridiction.
Ils avaient été déférés au tribunal de Dixinn, à Conakry, jeudi. Ils ont été entendus pendant plusieurs heures avant d’être placés sous contrôle judiciaire par le doyen des juges d’instruction. Ils étaient accusés d’avoir participé à une manifestation illégale, de complicité de destruction de biens publics et privés, le 20 octobre dernier, à l’appel du FNDC, l’organisation de défense de la constitution guinéenne, dissoute par les nouvelles autorités militaires.
Des affrontements avaient opposé les forces de l’ordre et les manifestants, dont plusieurs avaient été blessés par balles réelles, selon le FNDC. De nombreuses personnes avaient également été arrêtées.
Le Front national de défense de la constitution réclamait un retour rapide des civils à la tête du pays, ainsi que la libération des nombreux prisonniers politiques détenus par le régime militaire.
Les avocats de la défense se sont félicités de la décision du juge. «Nous sommes très heureux, nous avons exprimé notre contentement à monsieur le Doyen des juges d’instruction. Nos clients rentrent chez eux, et nous allons essayer, dans la mesure du possible bien entendu, de respecter les conditions qui sont issues de l’ordonnance de contrôle judiciaire. On leur reproche de complicité d’attroupement illégale, d’appel à une manifestation illégale, mais nos clients n’ont pas pris part à cette manifestation, ni de loin, ni de près, en tout cas on n’a pas d’éléments de preuve de nature à leur imputer une pareille responsabilité », a, en effet, déclaré Me Sékou Kondiano, l’un des avocats de la défense, sur RFI.
La junte militaire au pouvoir s’est finalement accordée avec la Cédéao pour une transition de 2 ans à la tête du pays et non 3 ans comme le réclamait le colonel Mamady Doumbouya. L’organisation sous-régionale doit se réunir en décembre prochain pour définir à partir de quelle date cette transition a débuté.
Mamady Doumbouya avait renversé l’ancien président Alpha Condé le 5 septembre 2021, à la suite d’un coup d’Etat. Il avait ensuite prêté serment un mois plus tard, puis porté à la tête du pays.