Les opposants à un troisième mandat du président guinéen Alpha Condé continuent leur mobilisation

Des patriarches régionaux, regroupés au sein de la Coordination, un regroupement d’organisations socio-économiques régionales, ont tenu une réunion mardi 1er septembre 2020, à Tanéné, dans la préfecture de Dubréka, près de Conakry. La rencontre a tourné court, puisqu’à la lecture de la déclaration largement défavorable à un troisième mandat du Président Alpha Condé, les forces de l’ordre ont encerclé le lieu de la réunion. Un affrontement s’en est suivi et un premier bilan fait état de 12 blessés chez les opposants.

Les forces de l’ordre sont intervenues au moment où les représentants de la Coordination, les sages des quatre régions guinéennes, lisaient leur déclaration commune, contre une troisième candidature d’Alpha Condé. Les délégations se retranchent dans le domicile du doyen Sékouna Soumah, l’hôte de la réunion, assiégé par les forces de l’ordre. 

Des grenades de gaz lacrymogènes ont été tirées et au moins 12 personnes ont été blessées, selon les témoins cités par RFI. Le blocage va durer plus de 24 heures. Plusieurs opposants sont, en effet, restés bloqués sur place jusqu’au mercredi après-midi.

Selon le ministre guinéen de la Sécurité, « l’attroupement a eu lieu sur la route nationale ». Il a ajouté que les opposants n’avaient pas d’autorisation. Les jeunes n’ont enlevé les barricades qu’ils avaient érigées autour de la maison de Sékouna Soumah que 24 heures plus tard.

Le Porte-parole de la Coordination, El Hadj Sadio Diallo, s’est lui, étonné que,  « ceux qui sont d’accord avec le pouvoir ont le droit à la parole », mais pas l’opposition.

Le RPG, le parti au pouvoir, a annoncé, lundi dernier, à la télévision nationale guinéenne, la candidature du Président Alpha Condé à l’élection Présidentielle du 18 octobre prochain. 

Opposant historique, Alpha Condé, (82 ans), a été élu en 2010 et réélu en 2015. La Constitution guinéenne limite le nombre de mandats présidentiels à deux. Mais selon les partisans du chef de l’Etat, le référendum du 22 mars dernier, boycotté par l’opposition, a remis les compteurs à zéro et permet au Président guinéen de se présenter.