L’ambassade des États-Unis en Guinée a dénoncé la politique des autorités guinéennes visant à réduire au silence les voix politiques de l’opposition. Dans un communiqué publié, hier mercredi 21 juillet 2021, et largement repris par la presse locale, Washington demande la tenue d’audiences publiques et équitables sans retard excessif pour les nombreux leaders politiques encore en détention en Guinée.


Dans son communiqué publié, mercredi, l’ambassade des Etats-Unis en Guinée
se félicite de la récente libération provisoire de quatre membres de l’opposition politique, tous membres de l’UFDG de Cellou Dalein Diallo, après huit mois de détention provisoire.

Selon les services consulaires américains basés à Conakry, « il s’agit d’une étape positive vers la réconciliation nationale ».

Toutefois, d’après le communiqué, « ce geste contraste fortement avec l’arrestation et la détention de la figure de l’opposition Kéamou Bogola Haba le 14 juillet par le gouvernement guinéen. Cette dernière détention suggère que le gouvernement guinéen continue à arrêter et à réduire au silence les voix politiques de l’opposition ».

Ainsi, poursuit le communiqué, « les États-Unis réaffirment que l’État de droit et la liberté d’expression sont au cœur d’une démocratie stable, fonctionnelle et crédible » et que « chacun mérite le droit de s’exprimer, comme le stipule la Déclaration universelle des droits de l’homme ».

Sous ce rapport, « les États-Unis appellent le gouvernement guinéen à renforcer le pluralisme politique et le respect des droits de l’homme, notamment la liberté d’expression et la tenue d’audiences publiques et équitables sans retard excessif pour les personnes qui restent en détention provisoire ».

Les Etats-Unis estiment, ainsi, que « mettre fin à l’apparence de détentions pour des raisons politiques contribuera à restaurer la confiance du public et de la communauté internationale dans la démocratie guinéenne et à encourager le dialogue politique, qui ne peut réussir que si toutes les parties sont convaincues qu’il peut y avoir une issue positive ».

 

« Le gouvernement guinéen n’est pas un obstacle aux droits et libertés des citoyens »

Réagissant à cette note, le Porte-parole du gouvernement guinéen, Tibou Kamara, ministre d’Etat, Conseiller spécial du président de la République, a indiqué que le gouvernement guinéen « n’est pas un obstacle ni une menace contre les droits et les libertés des citoyens. Mieux, il promeut la liberté d’expression et la diversité des opinions, réelles dans le pays, mais qui doivent s’exercer, cependant, comme dans tout Etat de Droit, dans les conditions et limites prescrites par la Constitution ».

Dans un communiqué publié le même jour, Tibou Kamara affirme que « la Guinée est un Etat respectueux des droits humains ainsi que des principes universels de la Démocratie et de l’Etat de Droit, fondés sur l’exigence de concilier les Droits et les Devoirs, ainsi que celle d’assurer l’égalité des citoyens devant la Loi ».

Il a ensuite émis « le vœu partagé par tous les républicains et démocrates que les procédures en cours, relatives à différentes affaires pendantes devant les juridictions du pays, soient conduites vite et bien, sous l’autorité de la justice et dans le respect de l’indépendance des magistrats ».