Le président comorien, président en exercice de l’Union africaine, Azali Assoumani s’est rendu en Guinée, vendredi dernier, officiellement pour une visite de travail et d’amitié de deux jours. Mais dans le fond, le séjour du nouveau président de l’UA vise plutôt à faire respecter la durée de la transition par la junte militaire au pouvoir en Guinée.

A peine une semaine après le report de la visite du Médiateur de la Cédéao en Guinée, Thomas Yayi Boni, qui devait conduire une mission de l’institution sous-régionale à Conakry, le président de l’Union africaine s’est rendu dans le pays, vendredi dernier, pour une visite officielle.

Selon le communiqué final publié à l’issue de ce séjour, « cette visite s’inscrit dans le cadre des prises de contact du Président en exercice de l’Union Africaine pour des échanges de vues sur le développement socio-politique et économique du continent ».

Mais de l’avis de plusieurs observateurs, le déplacement du nouveau président en exercice de l’UA était plus motivée par la recherche de solutions pour faciliter le retour à l’ordre constitutionnel en Guinée et le respect de la durée de la transition par la junte militaire. Cela, même si, au cours de leur entrevue, samedi dernier, les deux hommes n’ont pas manqué d’annoncer leur intention de «dynamiser les relations d’amitié et de coopération entre leurs deux pays ».

Mais il est clair qu’Azali Assoumani était à Conakry pour s’enquérir de la suite de la transition et de s’assurer de son bon suivi.

Une occasion pour le nouveau président en exercice de l’UA de rappeler au chef de la junte militaire, Mamady Doumbouya et au CNRD, son devoir de respecter ses engagements, relativement au programme qui a été arrêté entre la Cédéao et les nouvelles autorités guinéennes.

Une visite qui, faut-il le souligner, intervient à peine une semaine après qu’une mission de la Cédéao en Guinée a été reportée, sans motif officiel.

Le colonel Mamady Doumbouya a accepté de rendre le pouvoir aux civils dans un délai de deux ans, selon un chronogramme qui a été arrêté avec la Cédéao, en octobre 2022. Le chef de la transition guinéenne avait précisé que ce calendrier prenait effet à partir du 1er janvier 2023.

La Cédéao tient son prochain sommet le 9 juillet prochain. Nul doute que la transition guinéenne sera encore au menu des discussions. De même que celles en cours au Mali et au Burkina Faso, deux autres pays dirigés par des militaires.