Anciennes manifestations à Conakry

Le procureur général près la Cour d’appel de Conakry a pris la parole pour se prononcer après les manifestations sanglantes du 10 mai dernier, qui ont eu lieu à Conakry et dans plusieurs grandes villes du pays pour dénoncer la conduite de la transition. Yamoussa Conté a tenu à démentir les Forces vives de Guinée, initiateurs de cette manifestation, qui avaient fait état de 7 morts après de violents heurts entre des jeunes et les forces de l’ordre, notamment dans la capitale guinéenne. Le procureur dresse un bilan de trois morts, des jeunes âgés de 16 à 21 ans, et annonce l’ouverture d’une enquête.

Les Forces vives de Guinée avaient affirmé qu’il y a eu sept morts après les violents affrontements entre jeunes et forces de l’ordre, lors des manifestations du 10 mai dernier. Le procureur général près la Cour d’appel de Conakry parle, lui, de trois morts.

« Pour le moment, il y a trois corps à la morgue de l’hôpital Ignace Deen», a-t-il, en effet, déclaré s’exprimant sur RFI. Yamoussa Conté a dit se baser sur le rapport du médecin légiste et affirme qu’il s’agit de trois jeunes hommes décédés, citant les noms d’Amadou Bah (16 ans), Ousmane Bah (21 ans), tous les deux tués par balle. Le troisième est Thierno Ousmane Diallo, âgé de 21 ans, qui a été mortellement touché par une arme contondante, selon le procureur, qui a également annoncé que le parquet de Dixinn avait été saisi pour l’ouverture d’une enquête.

En effet, une vidéo avait fait beaucoup parler en Guinée la semaine dernière. Les images montraient un homme en civil, armé d’un PMAK, un pistolet mitrailleur kalachnikov, circulant à bord d’une voiture sans plaque d’immatriculation. Selon plusieurs sources, ces images auraient été tournées dans le quartier de Cosa, le 10 mai dernier, pendant les manifestations. On y voit l’homme, habillé d’un jeans et d’un t-shirt blanc, portant des lunettes de soleil, parler avec des policiers en tenue anti-émeute.

Le procureur général affirme qu’un suspect a été identifié, sans pour autant donner plus de détails. « Le tribunal militaire est saisi, le tribunal d’instance de Dixinn également. Ils ont la charge de conduire le dossier », a-t-il confié.

Ces violentes manifestations avaient été suivies par la libération des trois leaders du FNDC, le soir même. Il s’agit de Oumar Sylla, alias «Foniké Menguè », coordinateur national, Ibrahima Diallo, responsable des opération et Billo Bah Hadjass, responsable de la mobilisation et des antennes. Plusieurs autres leaders politiques, dont des dignitaires de l’ancien régime, restent encore emprisonnés en Guinée. Ils étaient en détention depuis 10 mois.