Le procès du responsable du Front National pour la Défense de la Constitution(FNDC), chargé de la mobilisation, Oumar Sylla, alias Foniké Mbengué, s’est ouvert, hier lundi 11 janvier 2021, au tribunal de Première instance de Mafanco, en Guinée. L’activiste, membre de la société civile, a plaidé non coupable des faits qui lui sont reprochés. Le procureur Lansana Sangaré, a requis un an de prison ferme contre lui, rapporte la presse locale.
A la suite de ce réquisitoire, Me Pépé Antoine Laman un des avocats de Foniké Mbengué, a demandé à la juge, madame Djeinabou Donghol Diallo, de s’inspirer de l’exemple de monsieur Alphonse Charles Wright, le juge de Dixinn qui avait décidé de libérer le même Oumar Sylla, le 27 août 2020, arrêté dans les mêmes circonstances, lors des manifestations contre le changement constitutionnel et un troisième mandat du président Alpha Condé.
« Madame la présidente, ne jugez pas dans le vide, votre conviction ne peut être fondée que sur des éléments certains… Ce procès est vide, c’est un procès de la honte. Certains de vos collègues se sont distingués ! Le juge Alphonse Charles Wright l’a fait. Il a été applaudi des deux mains. Madame la présidente, sur la base de l’article 544 du Code de procédure pénale, nous vous prions de renvoyer Oumar Sylla, Foniké Mbengué, pour délit non constitué », a, en effet, déclaré Me Pépé Antoine Laman dans des propos rapportés par Guinématin. « Notre client est un honnête homme, un intellectuel qui se bat pour le respect de la démocratie dans notre pays », a ajouté l’avocat.
Le délibéré attendu le 14 janvier prochain
A sa suite, plusieurs autres avocats de la partie civile ont dénoncé les poursuites contre l’opposant au troisième mandat et ont réclamé sa libération. Le délibéré de l’affaire a été renvoyé au 14 janvier prochain.
Arrêté depuis le mois de septembre dernier et détenu à la Maison centrale de Conakry, sans jugement, Foniké Mbengué est poursuivi pour attroupement illégal et trouble à l’ordre public, entre autres. Il avait entamé une grève de la faim depuis plus de deux semaines pour exiger son jugement et était devenu très malade. C’est son épouse, qui lui a rendu visite la semaine dernière, qui avait alerté les médias sur son état de santé dégradant.
Plusieurs responsables de l’opposition guinéenne ont été arrêtés et emprisonnés après la réélection d’Alpha Condé pour un troisième mandat, à l’issue du scrutin du 18 octobre dernier. Trois parmi eux sont décédés en détention dont le dernier en date est Roger Bamba, membre de la cellule de communication de l’UFDG, le parti de Cellou Dalein Diallo. Il est décédé le 17 décembre dernier lors de son transfert à l’hôpital après plusieurs mois de détention à la prison centrale de Conakry.