La junte au pouvoir en Guinée avait annoncé que le procès du massacre du 28 septembre 2009 pourrait démarrer au mois de mars 2022. C’était lors d’une visite du Bureau du procureur de la CPI à Conakry en novembre dernier. Le pari ne sera finalement pas tenu, en raison des problèmes logistiques.

La junte militaire prévoyait de démarrer le procès au mois de mars prochain dans l’actuelle Cour d’appel de Conakry. Cela, en attendant que le nouveau tribunal soit prêt. Finalement ce délai ne pourra plus être respecté, car le site ne répond pas aux standards nécessaires pour abriter un procès d’une telle envergure.

« La salle d’audience ne dispose pas de box d’accusés, ni de box pouvant accueillir des témoins et des journalistes », a en effet, confié une source proche du dossier à RFI. Ainsi, le ministère de la Justice a décidé d’attendre que le nouveau local soit prêt pour y organiser le procès.

Le hic est que le  « chantier n’a pas beaucoup avancé », indique la même source et aucun délai de livraison n’a été communiqué par les nouvelles autorités.

Toutefois, du côté de Conakry, l’on indique que cela n’entame en rien la volonté des nouvelles autorités d’organiser ce procès. Ce retard dans l’agenda est plutôt expliqué par le changement au département de la Justice, intervenu en décembre dernier.

Par ailleurs, le ministère de la Justice doit aussi identifier les magistrats en charge de cette affaire après quelques chamboulements liés aux départs à la retraite de certains et les nominations à la Cour de répression des infractions économiques et financières (Crief), réduisant considérablement la liste qui avait été retenue en décembre dernier.

Pour rappel, le 28 septembre 2009, sous le magistère de Moussa Daddis Camara, un rassemblement de l’opposition au stade de Conakry avait été réprimé par les forces de sécurité, faisant près de 150 morts. Plus d’une centaine de femmes avaient été violées en plein jour dans l’enceinte du stade.