Alors que l’opposition dont plusieurs responsables sont en prison ou exil, le suspecte de vouloir se maintenir au pouvoir, le colonel Mamady Doumbouya qui a pris le pouvoir le 5 septembre 2021 à la suite d’un coup d’Etat, promet de le rendre aux civils à la fin de la transition, dans un peu moins de deux ans. Il l’a annoncé le 21 février dernier devant le Parlement de transition. Dans un entretien accordé à RFI, le porte-parole du gouvernement guinéen, Ousmane Gaoul Diallo, ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Economie numérique, a confirmé cette déclaration, affirmant que le chef de la junte militaire en Guinée ne sera pas candidat à la prochaine élection présidentielle.

« Non seulement il ne sera pas candidat, il l’a affirmé au moment de l’élaboration du chronogramme, mais il l’a répété aussi quand le besoin s’est fait sentir. C’est un engagement qu’il a pris devant la population guinéenne », a déclaré Ousmane Gaoul Diallo.

Interrogé sur l’incarcération de plusieurs responsables politiques et de la société civile, qui rend impossible le dialogue en Guinée, le porte-parole du gouvernement guinéen rétorque, « déjà, ils ne sont pas poursuivis pour des actions politiques qu’ils mènent. En tout état de cause, le dialogue n’est pas entre des individus et l’État, le dialogue est entre les institutions. Ce sont les organisations que les uns et les autres représentent qui sont invitées autour du dialogue. Donc on peut, bien entendu, avoir un certain nombre d’acteurs politiques qui ont maille à partir avec la justice, mais [faire en sorte] que le dialogue soit maintenu parce que les partis politiques, les organisations de la société civile, ne se limitent pas à des individus ».

Interrogé sur l’exil des deux principaux leaders de l’opposition, Cellou Dalein Diallo et Sydia Touré, il répond, « ils peuvent rentrer au pays sans aucun problème. D’ailleurs, Sydia [Touré] ne fait l’objet d’aucune poursuite judiciaire dans le pays, donc je ne vois pas pourquoi il ne pourrait pas rentrer s’il le souhaite. Cellou [Dalein Diallo]est convoqué devant une juridiction, encore qu’il ne soit pas le seul responsable convoqué dans cette affaire, les autres protagonistes mis en examen dans ce dossier sont à Conakry et personne n’est incarcéré, donc je ne vois pas en quoi il pourrait refuser de rentrer au pays.

A la question de savoir si ce dialogue ne sera possible, tant que le leader de l’opposition Cellou Dalein Diallo sera poursuivi par la justice, il s’interroge : « Peut-on, pour autant, garantir une certaine impunité simplement parce qu’on est le chef de file de l’opposition… »

Dans tous les cas, estime Ousmane Gaoul Diallo, « le dialogue doit pouvoir statuer sur ces questions ».