La Guinée veut s’éviter de nouvelles sanctions de la CEDEAO à quelques jours du prochain sommet de l’organisation sous- régionale, dimanche prochain, dans la capitale ghanéenne. C’est tout le sens de la tournée du ministre des Affaires étrangères guinéen, entreprise dans trois pays influents de la sous-région, à Abidjan, Dakar et Accra. Le chef de la diplomatie guinéenne, Morissanda Kouyaté, était le week-end du 25 au 26 juin, à Abidjan. Il s’est ensuite rendu au Sénégal et au Ghana. L’objet de la mission était d’exposer les efforts de la Guinée en rapport avec les recommandations de l’organisation, justifier le calendrier de la transition, mais également parler du dialogue national entamé dans le pays. Il était aussi question d’expliquer la très controversée campagne de récupération des biens immobiliers, source de vives tensions à Conakry dernièrement.

La junte militaire en Guinée espère ainsi, s’éviter de nouvelles sanctions de la CEDEAO, qui tient un nouveau sommet dimanche prochain, à Accra. L’organisations sous-régionale a suspendu la Guinée de ses instances depuis novembre 2021 ; ce qui exclut Conakry des rencontres de l’organisation.

Les militaires qui ont, un moment, tenté le bras de fer avec la CEDEAO, optent désormais pour l’assouplissement de leurs positions.

Dans ce sens, Conakry qui a toujours récusé la désignation d’un Médiateur de la CEDEAO en Guinée, serait désormais prêt à se plier à cette demande des acteurs politiques et de la société civile guinéens, afin de conduire un dialogue qui prenne en compte l’intérêt exclusif de la Guinée.

Il reste à déterminer, maintenant, si les concessions de la junte iront jusqu’à l’acceptation du ghanéen Mohamed Ibn Chambas, annoncée il y a quelques mois, pour mener cette médiation en Guinée. Les militaires avaient ouvertement manifesté leur opposition à l’arrivée du Ghanéen, qui ferait pourtant l’unanimité au sein de la classe politique guinéenne.

L’ambassadeur des Etats-Unis en Guinée, Troy Fitrell, a récemment invité les autorités guinéennes à éviter une transition trop longue qui pourrait conduire à une instabilité du pays. Une transition fixée à 39 mois par le colonel Mamadi Doumbouya, qui sera sans doute l’un des points des discussions concernant la Guinée, dimanche à Accra.