Le président du parti politique Nos Valeurs communes, Etienne Soropogui, a été arrêté depuis samedi matin à Conakry par la gendarmerie nationale. Le leader politique a été interpellé à sa sortie d’une émission de grande écoute sur une radio privée guinéenne. Son avocat, Me Salifou Béavogui, qui a confirmé l’information, dénonce une arrestation purement arbitraire.

La junte militaire en Guinée continue sa traque contre les leaders politiques un peu trop critiques à son goût contre l’actuel régime de Conakry. Le leader de Nos Valeurs communes, Etienne Soropogui, a, en effet, fait les frais de l’intransigeance des nouvelles autorités guinéennes, samedi dernier.

Sortant d’une émission de grande écoute de la radio privée locale Radio fim FM, le leader politique a été arrêté, après avoir critiqué la junte au pouvoir en Guinée. Il a été conduit directement à la brigade de recherche et des investigations judiciaires de la gendarmerie, dans la banlieue de Conakry. Les autorités guinéennes se gardent jusqu’à présent de communiquer sur les raisons qui ont motivé cette arrestation.

Dans une déclaration faite à la presse, dimanche, son avocat Me Salifou Béavogui a affirmé que « dès qu’il a quitté la radio, une cinquantaine de gendarmes, selon les informations qu’il m’a fournies, l’ont intercepté et l’ont conduit à la Direction centrale des investigations judiciaires de la gendarmerie nationale où il a été retenu, sans qu’aucune infraction ne lui soit notifiée pour le moment ».

L’avocat qui précise qu’il est en contact permanent avec son client dénonce une arrestation «arbitraire et injuste qui ne repose sur la base d’aucune loi ». Le leader politique a passé la nuit du samedi à la gendarmerie sans avoir « été interrogé et on ne lui a rien notifié, absolument rien. Il est en attente. Est-ce une garde à vue qui a déjà commencé ? Rien ne lui a été notifié conformément à la loi. Il est là et malheureusement, il a passé sa première nuit à la gendarmerie en toute illégalité », a déploré l’avocat.

Dans une publication faite sur sa page Facebook, l’ancien Premier ministre et président de l’UFDG (Union des forces démocratiques de Guinée), Cellou Dalein Diallo a dénoncé une radicalisation des militaires au pouvoir.

« Cette nouvelle arrestation qui est une atteinte grave à la liberté d’expression, constitue une illustration éloquente de la détermination de la junte guinéenne à faire taire tous ceux qui dénoncent ses dérives ou qui militent pour une durée raisonnable de la Transition », a dit Cellou Dalein Diallo, lui-même en séjour prolongé à l’étranger après avoir été pris pour cible par la junte militaire qui l’accuse de corruption et de détournements de deniers publics dans l’affaire de la vente de la société Air Guinée.

Cellou Dalein Diallo avait été le premier leader politique en Guinée, à avoir ouvertement critiqué la junte militaire au pouvoir depuis le coup d’Etat du 5 septembre 2021.