La nouvelle vient de tomber. Le gouvernement guinéen vient d’annoncer la dissolution du Front National de Défense de la Constitution (FNDC). Cette coalition qui regroupe des partis politiques, des syndicats et organisations de la société civile, avait été le fer de lance de la contestation contre un troisième mandat de l’ancien président Alpha Condé. Depuis plusieurs mois, l’organisation s’oppose à la junte militaire au pouvoir qu’elle accuse de plusieurs dérives et lui prête l’intention de vouloir rester le plus longtemps possible au pouvoir.
Après avoir mené le combat contre le troisième mandat d’Alpha Condé, le FNDC fait front depuis quelques mois aux dérives de la junte militaire qui a renversé l’ex chef de l’Etat le 5 septembre dernier.
La plateforme qui déplore l’absence de dialogue entre le régime militaire et les partis politiques concernant la durée de la transition a récemment bravé l’interdiction de manifester durant toute la durée de la transition, décrétée par le pouvoir du colonel Mamady Doumbouya. Elle a notamment organisé des manifestations interdites les 28 et 29 juillet, réprimées par l’armée, qui ont fait cinq morts, alors que trois leaders du FNDC, dont le coordinateur Foniké Mengué, ainsi que plusieurs autres personnes ont été arrêtés.
Ainsi, dans un arrêté daté d’hier soir, le gouvernement de transition accuse le mouvement d’organiser des manifestations armées sur la voie publique et lui reproche d’agir comme un groupe de combat ou une milice privée. Selon le gouvernement, « ces manifestations mettent en péril l’unité nationale ».
« Leur mode opératoire se structure par des actions violentes au cours de manifestations interdites, des attaques contre des individus qui ne partagent pas leur idéologie, et des actions ciblées contre les forces de l’ordre», écrit, en effet, le gouvernement dans son communiqué.
Une décision qui intervient au lendemain d’un nouvel appel à manifester, lancé, hier lundi, par le FNDC.
Le mouvement a, en effet, appelé à une nouvelle manifestation contre la junte le 17 août sur toute l’étendue du territoire guinéen, mettant fin à une trêve qu’il avait décrétée, faute de réponses à ses demandes de «dialogue crédible » sur la transition.
Mais avant, le 14 août prochain, des manifestations sont prévues à Bruxelles, en Belgique, pour interpeller l’Union européenne sur la situation qui prévaut en Guinée.
Des manifestations qui visent, selon le FNDC, « l’ouverture d’un cadre de dialogue crédible entre le CNRD, les acteurs politiques et de la société civile, la fixation d’un délai raisonnable et consensuel de la durée de la transition, l’annulation de la décision portant interdiction générale des manifestations pacifiques, la libération sans condition de tous les détenus politiques liés aux manifestations, l’arrêt des harcèlements judiciaires contre les acteurs politiques et de la société civile », entre autres.