Enfin, le gouvernement de Transition de la Guinée est au complet, avec un total de 25 ministres et 2 Secrétaires généraux.
Ce choix de limiter le nombre est à saluer ,ainsi que la nomination de 7 femmes (on est cependant très loin de la parité).
Toutefois, le fait de placer la ministre de la Justice, Mme Fatoumata Yarie Soumah, en deuxième position, dans l’ordre protocolaire,après le Premier ministre ,est un acte politique fort.
Du point de vue des équilibres militaire ,politique et même ethnique ,il n’y a pas de dérapage qui donnerait du grain à moudre aux membres du régime évincé de Alpha Condé.
Ayant choisi de prendre beaucoup de temps pour faire les nominations nécessaires ,on peut penser que Doumbouya s’est donné tous les moyens, pour enquêter sur les profils et les parcours des personnes pressenties.
Maintenant ,il faut que le Premier ministre Beavogui et son équipe, prêtent serment et se mettent au travail.
Sur le plan institutionnel, un vaste chantier doit être ouvert pour refonder la démocratie guinéenne qu’Alpha Condé a balafrée.
Il y a ensuite, le secteur de l’éducation et de la formation, qui est sinistré et qui mérite un traitement de cheval, si on ose dire.
Les infrastructures sont un autre défi de taille, sans oublier la question sociale, dans ses multiples ramifications : lutte contre la pauvreté, les droits humains, la réconciliation nationale, l’impunité etc.
Un gouvernement de Transition ne peut boucler un travail aussi immense.
Il devrait poser les fondations, restaurer la confiance ,assurer la sécurité et promouvoir l’Etat de droit, pour passer la main à un gouvernement civil ,après des élections démocratiques libres et transparentes.
Se pose donc le débat sur la durée de la Transition, qui doit être décidée de manière consensuelle.
Doumbouya a l’autorité indispensable et a posé des actes qui la renforce ,pour ouvrir une large concertation à cet effet.
La communauté internationale devrait lui faciliter la tâche, en évitant de brusquer les choses.